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Loge de Recherche Laurence Dermott

Rechercher dans la Fraternité et la Tolérance.

Parfait

Publié le 3 Août 2009 par Thomas Dalet in Grades et rituels du 18ème siècle


Il faut avoir trois pièces pour cette réception, la première pour assembler les récipiendaires, la secon­de pour les examiner et reconnaître s'ils sont Ap­prentis, Compagnons et Maîtres, la troisième pour former la loge.

La loge doit être tendue en vert, qui est la cou­leur de l'Ordre ; elle doit être éclairée de vingt-sept lumières en trois parties, dont neuf à l'orient, neuf au midi et neuf à l'occident. Et chacun des-dits nombres neuf doit, autant qu'il est possible, forment trois triangles en un seul pour représenter le nombre trois fois trois dans chacune des trois parties. Ces lumières sont posées sur un bras appliqué à la mu­raille à six pieds de hauteur au plus bas.

Le Tableau de la loge est toujours dans la forme ordinaire, au milieu duquel est une grande pierre car­rée, sur laquelle sont peints ou dessinés quatre cer­cles et quatre carrés, mêlés les uns aux autres, et, au milieu, un grand J.

ll faut en Plus deux colonnes en sautoir  traver­sant la sus-dite pierre par ses angles, marquées en abrégé par leurs noms dans le corps et de leur mot de passe dans les bases.

Au-dessus sont le Soleil, la Lune, avec un triangle au milieu et une clef, dans lequel est repré­senté le nom du Grand Architecte en hébreu ; au bas du Tableau est une pierre angulaire et à pointe, au milieu de laquelle est un L pour signifier le mot de passe de Parfait et, sur l'angle, est figuré le bijou de parfait, qui est un compas ouvert sur les deux bouts du quart de cercle, posé sur le bout de la pier­re angulaire; il y a une forme de porte au midi, au septentrion et à l'occident. Sur le côté du midi du Tableau est représenté le tombeau d'Hiram Abif, lequel est détaché du tableau d'un demi-pied, obser­vant que le tombeau, dans sa forme, ne doit pas être aussi grand que le tableau de la loge, qui est de six pieds de long sur quatre de large; il est placé dans sa forme ordinaire, avec une branche d'acacia; au-dessus est un M et un B, qui est le mot de Maître; fil y a encore], liés ensemble au bas [du Tombeau], une tête de mort avec deux os en sautoir  et, au-des­sous, un G, mot de passe des Maîtres; enfin, au mi­lieu du Tombeau est une corde, qui entoure le cer­cueil, et dont les deux bouts tombent négligemment dans le Tableau par la porte du midi; le surplus du carré du Tombeau est parsemé de larmes.

Le Très Respectable Maître est toujours placé à l'orient, derrière l'autel; les Très Vénérables Frères sont à l'occident, en face du Maître et les Vénéra­bles Frères qui composent la loge au midi et au sep­tentrion; les Officiers, dans leurs places, se tiennent debout, ainsique les Frères ayant leurs épées.

Le Maître et tous les officiers sont décorés d'un grand cordon vert où pend un compas ouvert sur les deux bouts d'un quart de cercle.

Il y a des loges où on n'est décoré que d'un petit cordon vert, au bas duquel est le bijou, attaché à la boutonnière de l'habit, ce que l'on appelle le petit cordon, le tout nonobstant la décoration des gants, tabliers et autres choses.

L'ordre de la loge est de porter la main droite sur le coeur comme le Compagnon.

Lorsque la loge est ouverte, par les questions d'Apprenti, de Compagnon et de Maître, ensuite, par celles de Parfait, en marquant l'ordre et les signes de chaque grade, le Second Surveillant va chercher un des récipiendaires, le fait passer dans la seconde pièce et le questionne sur les trois premiers grades, sur les signes, attouchements, paroles et mots de passe; enfin, il lui fait faire les marches des trois gra­des.

Lorsque le Second Surveillant s'est assuré de la capacité du récipiendaire, il le conduit à la porte de la loge sans bandeau, il observe qu'il  soit décoré des gants et tablier de Maître; alors, il annonce le récipiendaire en frappant avec son marteau  quatre coups ,le Maître répond en frappant de même sur l'autel, le Premier Surveillant répète les quatre coups sur le pommeau de son épée et dit au

Maître que l'on frappe en Maître Parfait; ensuite, il va à la porte pour voir qui c'est et, l'ayant entr'ouverte, il dit : « Très Vénérable Frère Second Surveillant, que de­mandez-vous ? ». Celui-ci répond : « Très Vénérable Frère Premier Surveillant, c'est un Apprenti, Compagnon et Maître qui désire parvenir au grade de Parfait, après avoir toutefois subi l'examen ordinaire. » Le Premier Surveillant ferme la porte et va rendre compte au Maître qui, après avoir pris le consentement des Frères de la loge dit au Frère Premier Surveillant de faire entrer le Réci­piendaire en la manière accoutumée.

Le Second Surveillant, en attendant le retour du Premier Surveillant, dit au récipiendaire de mettre l'épée à la main et d'être ferme en entrant en loge; le Premier Surveillant, étant venu ouvrir la porte, pré­sente la pointe de son épée sur le cœur du récipien­daire, en Iui demandant s'il n'a pas d'arme à feu; aus­sitôt un des Frères députés, qui doit être le Frère Terrible, retiré sur un des côtés de la porte, se jette précipitamment sur le poignet du récipiendaire et le désarme, en lui disant de cacher son épée. Pendant ce temps, le Second Surveillant passe un cordon de soie verte au col du récipiendaire, lequel cordon est noué sur le devant; alors, tous les Frères mettent l'épée à la main et la tiennent jusqu'à ce que le réci­piendaire ait prononcé son Obligation; en cet état, le Second Surveillant se saisit d'un bout du cordon passé au col du récipiendaire et lui fait faire quatre fois le tour de la loge par le midi et revient à l'occident où il  se place entre les deux Surveillants. Dès qu'il y est arrivé, le Second Surveillant frappe quatre coups sur l'épaule du Premier Surveillant, qui lui répond de même et lui dit : « Très Vénérable Frère Second Surveil­lant, que demandez-vous ? ». Le Second Surveillant ré­pond : « C'est un Apprenti, Compagnon et Maître qui désire parvenir au grade de Parfait ! ce que le Premier Surveillant répète au Maître. Pendant ce temps, le Second Surveillant lâche le récipiendaire de sa corde pour le laisser libre; le Vénérable questionne [le récipiendaire] sur les signes, mots, attouchements et mots de passe d'Apprenti, [de] Compagnon et [de] Maître et lui fait faire les marches des trois grades; il faut observer que ces marches doivent se faire à petits pas, de façon qu'au dernier pas de Maître le Récipiendaire se trouve au bas de la loge 2 de Par­fait; alors le Vénérable demande aux Frères leurs consentements pour admettre le candidat dans la loge de Parfait et dit : « Très Vénérables Premier Surveil­lant et Second Surveillant, Vénérables Frères qui composez cette loge, consentez-vous que le Frère  sait admis dans la loge de Parfait, comme étant suffisamment  instruit dans l'Art Royal et ayant les qualités requises ? ». Aussitôt les Frères changent leur épée de main et lèvent la main droite en signe d'approbation.

Alors le Très Respectable ordonne au Premier Surveillant de faire entrer le récipiendaire par l'espè­ce de sentier qui sépare le Tableau du Tombeau et [il] doit y entrer par trois pas, savoir, en faisant, du bas du Tableau, un grand pas le pied droit placé vis-à-vis de la porte du midi et en assemblant le pied gauche derrière en équerre, puis en 3 portant le pied droit 4 en dedans du Tableau et assemblant le pied gauche en équerre; on lui apprend ensuite la marche de Parfait, qui est de mettre le pied droit sur la base de la co­lonne à droite, en assemblant le pied gauche en équerre; puis le pied gauche sur la base de la colon­ne à gauche, le pied droit assemblé derrière; ensuite le pied droit sur le haut de la colonne et le pied gau­che assemblé; enfin, porter le pied droit sur le centre de la pierre carrée et assembler le pied gauche der­rière; de reporter le pied droit sur le haut de la co­lonne à droite et joindre le pied gauche en ployant le genou droit par derrière, ce qui forme un triangle par la jambe gauche; puis porter le pied gauche en arrière, sur la base de la colonne à gauche et joindre le pied droit en ployant le genou gauche, puis porter le pied droit sur la base de la colonne à droite et rejoindre le pied gauche toujours levé en ployant le genou droit; ensuite, il faut porter le pied gauche sur le haut de la colonne à gauche et rejoindre le pied droit levé en ployant aussi le genou gauche; enfin, on rapporte le pied droit en arrière sur centre de la pierre carrée et on assemble au pied droit en for­mant l'équerre et pan fait] face que Très Respectable.

Ces deux sortes de marches distinctes sont analo­gues aux quatre cercles et aux quatre carrés figurés sur la pierre du milieu du Tableau de la loge. Lors­que ces deux marches sont faites, le Premier Surveil­lant fait parvenir le récipiendaire à l'autel par un grand pas et en assemblant le pied gauche derrière le pied droit. Après que le récipiendaire soit parve­nu à l'autel, le Très Respectable le fait mettre à ge­noux devant l'autel, lui ôte le cordon qu'il a au col et lui fait mettre la main droite nue sur l'Evangile pour lui faire prêter son Obligation. Alors, tous les Frères prennent leur épée de la main gauche er lè­vent la main  horizontalement tendue vers le réci­piendaire pendant tout le cours de l'Obligation que le Très Respectable lui fait prêter.


Obligation


« Je promets devant le Grand Architecte de l'Univers et cette très vénérable assemblée, sous les mêmes Obligations que j'al contractées aux réceptions précédentes, de garder tous les secrets de Parfait envers les Apprentis, les Compagnons et les Maîtres, comme j'ai gardé ceux des Maçons envers- les profanes. Ainsi Dieu me soit en aide ! »

Après cette Obligation, qui est la ratification de toutes les autres, le Très Respectable fait lever le nouveau Maître Parfait et lui passe au col le grand ruban vert; ensuite, il l'embrasse en signe de Maître et le fait placer à sa droite; alors tous les Frères re­mettent leurs épées dans le fourreau en attendant un nouveau récipiendaire.

Lorsque tous les candidats sont reçus, le Très Respectable leur donne à chacun les signes, paroles, attouchements et mots de passe ainsi qu'il suit.

  

Signe


Le signe de Parfait se fait par quatre points figu­ratifs. Le premier est de mettre la mina droite sur le coeur, le deuxième de la lever vers le ciel, le troisiè­me de la tendre horizontalement vers les Frères, le quatrième, de la laisser tomber vers la terre, [en] ob­servant que les yeux doivent faire les mêmes mouve­ments que la main dans les trois derniers figuratifs.

Attouchement

L'attouchement de Parfait est le même que celui de Maître Maçon double (c'est-à-dire) que l'on fait la même prise de la main gauche que de la main droi­te, en se prenant réciproquement de l'une et l'autre main et en observant d'appliquer les quatre mains croisées l'une sur l'autre, ce qui fait un noeud de quatre.

Mot

La Parole de Parfait est ', qui est le nom du Grand Architecte en hébreu et l'ancien Mot de Maî­tre, qui, malgré les circonstances de la mort d'Hiram Abif n'a point été perdu.

Le mot de passe est Mont Liban.

 

Après ces instructions, les nouveaux Parfaits doi­vent donner les signes, mots, &c, à tous les Frères de la loge; cela fait, le Très Respectable ferme la loge en la manière accoutumée par les questions 2 de Parfait, de Maître, de Compagnon et, enfin, d'Ap­prenti, en marquant les ordres et les signes de cha­que grade; à l'égard des cérémonies de table, elles sont les mêmes que celles de la Maçonnerie ordi­naire, à l'exception, néanmoins, des titres et qualités attribués aux Officiers et membres ainsi qu'il a été expliqué dans la réception.


Catéchisme

D. Etes-vous Parfait ?

R. J'ai vu le cercle et sa quadrature.

D. Comment êtes-vous parvenu au grade de Par­fait ?

R. Par les trois degrés d'Apprenti, de Compagnon et de Maître par où je suis passé.

D. Qui vous a reconnu pour Apprenti, Compagnon et Maître ?

R. Le Second Surveillant, qui m'a examiné avant de m'introduire.

D. Comment avez-vous été introduit dans la loge de Parfait ?

R. L'épée à la main, dont je fus bientôt dépouillé, la corde au col, la pointe de l'épée sur le coeur et par une route mystérieuse.

D. Pourquoi dépouillé de votre épée ?

R. Pour me faire souvenir que nous ne devons pas nous fier à nos propres forces et que, souvent, nous succombons au moment où nous nous v attendons le moins.

D. Que représente la corde au col ?

R. Elle nous apprend que notre délicatesse ne doit pas rougir des épreuves qu'on nous fait subir et que notre constance doit se faire en toutes cho­ses.

D. Pourquoi la pointe de l'épée sur le cour ?

R. Pour marquer notre fermeté, même dans les plus grands périls.

D. Quelle est cette route mystérieuse ?

R. C'est que, lorsque je fus introduit en loge de Par­fait, le Second Surveillant m'en fit faire quatre fois le tour par le midi et m'a remis, à l'occident, entre les mains du Premier Surveillant. D. Qu'a fait de vous le Premier Surveillant ?

R. Après les cérémonies ordinaires, il m'a enseigné le sentier pour devenir Parfait.

D. par où êtes-vous entré dans la loge de Parfait ? R. Par la porte du midi.

D. Pourquoi par cette porte ?

R. Pour nous apprendre que nous devons nous écarter de la route ordinaire, pour échapper aux regards avides des indiscrets; il y en a deux au­tres, celle du septentrion et celle de l'occident, pour nous faire souvenir des trois portes du Temple de Salomon.

D. Que vîtes-vous d'abord dans la loge ?

R. Une grande pierre carrée, sur laquelle étaient gra­vés ou tracés quatre cercles et quatre carrés, avec un J au milieu.

Les quatre carrés représentent les quatre par­ties du monde, sur lesquelles le Grand Architecte étend sa puissance.

Les quatre cercles représentent l'immensité de l'Etre Suprême, qui n'a ni commencement ni fin; et le grand J, qui est au milieu, dans les cercles et les carrés, nous fait voir que Dieu est la cause de toutes les lumières.

D. Où est placée cette pierre carrée ?

R. Au milieu des deux colonnes en sautoir, qui sont les mêmes que celles qui étaient placées à la porte du Temple.

D. Que signifient J. et B. ?

R. Ce sont deux mots hébreux dont l'un signifie ma force est en Dieu et l'autre la persévérance dans le bien.

D. Que signifient ces deux colonnes dans la loge de Parfait ?

R. Elles nous prouvent que, sans le secours du Grand Architecte, c'est-à-dire sans la force nous vient de Lui et sans la persévérance dans le bien, nous ne pouvons rien faire qui soit agréable à l'Etre Suprême.

D. Que vîtes-vous au bas de la loge de Parfait ?

R. La Pierre Angulaire, sur laquelle tout bon Maçon doit poser son édifice.

D, Qu'entendez-vous par cet édifice ?

R. C'est que nous devons compasser toutes nos actions suivant ces deux principes sacrés : vous aimerez votre Créateur par-dessus toute chose et votre prochain comme vous-même.

D. Qu'avez-vous vu en tête de loge ?

R. Le Soleil, la Lune et un triangle respectable au chef, pour nous faire souvenir que, comme le Soleil préside au jour, la Lune à la nuit, de même le Souverain Créateur préside à toutes les actions des hommes.

D. Que vîtes-vous, à côté de la loge de Parfait, vers le midi ?

R. Le Tombeau de notre Respectable Maître, dont nous ne devons jamais perdre la mémoire, et une corde qui est autour du cercueil [et] qui nous apprend qu'étant liés par les liens de la fraternité, nous devons nous aider jusqu'au dernier moment de la vie.

D. Quels sont les liens de la fraternité ?

R. Des signes, attouchements et paroles.

D. Combien avez-vous de signes ?

R. Un par quatre de figuratif. (On les donne.)

 Le premier 1 signifie que tout bon Maçon doit garder dans le coeur les secrets qu'on lui a confiés.

Le second 2 signifie que nous devons regar­der avec admiration les effets de la Divine Providence.

Le troisième 3 signifie que nous devons ten­dre une main charitable à nos Frères.

Le quatrième signifie que tout mortel doit fléchir devant l'Etre Suprême et que, comme nous sortons de terre, nous retournerons en ter­re.

D. Combien avez-vous d'attouchements ?

R. Un par quatre 3. (On les donne.)

Ils marquent la force de l'union qui doit régner entre les Frères.

D. Combien avez-vous de Paroles ?

R. Une sacrée et respectable. (On la donne .)

Elle signifie le Nom du Grand Architecte en hé­breu, c'est l'ancien Mot de Maître et qui ne s'est point perdu.

D. Avez-vous un Mot de Passe ?

R. Oui, et un très mémorable. (On le donne "). C'est le nom de la montagne sainte.

D. Que signifie la couleur verte que vous portez en loge ?

R. L'espérance de parvenir à un plus haut degré de perfection.

D. Quelle forme avait votre loge de Parfait ?

R. Un carré formant les quatre parties du monde.

D. Où se tenait le Très Respectable quand vous êtes entré en loge ?

R. A l'orient du Temple.

D. Pourquoi en cet endroit ?

R. Comme le Soleil se lève à l'orient pour éclairer notre hémisphère et que les hautes vérités doi­vent être renfermées dans le sanctuaire du Temple, de même le Très Respectable se tient à cette porte pour éclaire les Vénérables Frères de ses lumières et ouvrir la loge de Parfaits.

D.Où se tiennent les Très vénérables Surveillants ?

R. A l'occident du Temple, pour aider le Respec­table Maître dans ses travaux et fermer la loge de Parfaits.

D. Où se tiennent les Vénérables Maîtres Parfaits ?

R. Au midi et au septentrion du Temple.

D. Pourquoi indifféremment dans ces parties ?

R. Pour nous marquer l'égalité et la conformité par­mi les Frères Parfaits et qu'enfin les Maçons, de quelque rang qu'ils puissent être, sont égaux.

D. Quel âge avez-vous ?

R. Trois fois trois fois trois ans, c'est mon âge bien compté, en conformité des lumières qui font le même nombre, c'est-à-dire vingt-sept.

D. Quelle heure est-il ?

R.Douze heures.