Ouverture de la loge
D . Connaissez-vous d’autres mystères, que ceux des lettres J. et N. ?
R. Je connais la lettre G.
D. Que signifie cette lettre ?
R. La lettre initiale du nom de l’inconnu.
D. A quelle heure s’ouvre la loge du 2e grade d’élu ?
R. A l’entrée de la nuit.
D. Quelle heure est-il ?
R. Le jour est fini.
Le vénérable grand maître frappe 27 coups en trois différents termes,
fait le signe du 2e grade d’élu, qui est de porter la main demi fermée
sur la bouche et de feindre de s’arracher la langue. Tous les Vénérables
Maîtres répondent à ce signe à lui en étendant les deux bras, comme des
gens surpris, après quoi le Très Respectable Maître dit : Respectables
Maîtres, 1er et 2e Surveillants, avertissez les Vénérables Maîtres, que
la loge du 2e grade d’élu est ouverte. Le Très Vénérable Maître dit aux
Frères de demander aux Vénérables Maîtres, s’ils n’ont rien à proposer.
Pour lors, le Maître de Cérémonies, après avoir dit la parole, dit qu’il
y a dans la chambre de réflexion un Vénérable Maître élu qui désire être
admis au 2e grade. Le Très Respectable lui demande s’il est
véritablement élu et, sur sa réponse, il lui dit de l’introduire. Le
Maître de Cérémonies introduit le récipiendaire dans la loge et le place
entre les deux Surveillants.
Le Très Respectable lui demande alors ce qu’il demande, à quoi il répond
qu’il désire d’être admis au 2e grade de Maître élu. Le Très Respectable
dit au 1er Surveillant de le faire voyager. Celui-ci le prend par la
main et lui fait faire sept tours de cette manière : 2 en montant et en
descendant du côté du midi, deux autres de même du coté du septentrion,
2 autres de même du coté de l’occident et le 7e et dernier en passant le
milieu de la loge pour se mettre à deux genoux au pied du trône du Très
Respectable Maître, où il prête son obligation.
Serment d’obligation
Je promets et m’engage de garder et observer les mystères du 2e grade de
Maître élu, qui va m’être confié, tant envers les profanes, qu’envers
les Maîtres élus du 1er grade, et ce sous les mêmes obligations que j’ai
déjà contractées en entrant dans cet ordre respectable. Et, en tant de
plus, d’avoir la langue arrachée comme un parjure, si je contreviens au
moindre de mes engagements. Ainsi Dieu me soit en aide.
Après le serment
L’obligation ainsi prêtée, le Très Respectable Maître lui donne le
signe, le mot et les attouchements et le Vénérable Maître Orateur lui
fait le discours, qui suit.
– Vous êtes enfin parvenu à ce second grade, que vous avez tant paru désirer et que vos travaux et votre assiduité vous ont fait maître. Nous vous l’avons conféré d’autant plus volontiers, que cette faveur a dû sans doute redoubler votre zèle et ranimer vos efforts afin de vous rendre digne d’entrer dans la
connaissance des sublimes mystères qui nous reste encore à vous
dévoiler. – Vous venez d’apprendre, qu’il fut le sort des deux
Compagnons, malheureux complices de la mort de notre respectable Maître
Hyram, et comment après avoir longtemps vécu, et porté partout le
remords du crime, qui les suivait jours après jours. Dieu permit enfin
qu’ils périssent dans le pays de Capulle, où ils s’étaient réfugiés,
juste effet de la vengeance divine qui ne laisse jamais ce crime impuni
et qui poursuit le criminel jusqu’à ce qu’il lui ait fait subir la peine
qu’il a méritée.
Toute l’allégorie, que renferme ce nouveau grade que l’on vient de vous
conférer est bien aisée et encore d’autant qu’elle est poursuite de
celle, que nous vous avons expliqué dans le premier. Vous la trouverez
d’ailleurs toute tracée dans le tableau qui est ici exposé à vos yeux et
dont le principal et le plus frappant objet est la tête du malheureux
Abyram, plantée au haut d’une pique pour être exposée aux regards de
tous les compagnons continuant la construction du temple, que Salomon
avait ordonnée et qui servait à inspirer le cœur et l’épouvante à
quiconque aurait pu former un projet aussi noir et aussi abominable que
celle d’Abyram et qu’il n’avait que trop bien exécuté. – Tous les
mystères qui se célèbrent dans ce second grade, ont tous un rapport
aussi moral, que ceux, que vous connaissez déjà. – Le signe par lequel
nous appelons est tiré de l’obligation que vous venez de contracter. Il
marque non seulement comment grande doit être votre discrétion, mais
elle se termine à vous faire voir que la peine due aux indiscrets est
d’être totalement privés de la langue, qui a été le malheureux
instrument de votre indiscrétion. La réponse que nous faisons à cette
figure en étendant les bras et les levant au ciel vous désigne l’état
d’un homme surpris, interdit, stupéfait d’un événement frappant, que le
ciel vient d’opérer et le mot sacré que nous proposons en le faisant,
marque notre résignation à sa volonté souveraine et à la juste
satisfaction que vous devez, que le crime qui a été commis contre lui,
reçoive la punition qui lui est due.
Ce grade au surplus n’est qu’un grade préparatoire qui vous amène à la
sublimité de celui vous connaîtrez un jour les profonds mystères, si
votre zèle ne se devient pas si votre service ne s’est contredit et, si
vous ne dérogez jamais aux qualités éminentes qui doivent les activer,
en qui en est revêtu. –
2ème S :Je dois vous avertir, Vénérable Maître, de la part de cette
Respectable Loge, qui m’honore de son pouvoir à cet égard, que la
moindre indiscrétion, la plus petite tiédeur et la seule ombre de
relâchement privent à jamais de ce grade ceux que nous en trouvons
atteints. Nous espérons, que vous ne nous fournirez jamais des justes
motifs pour vous en priver et que raffermis de plus en plus dans vos
devoirs et vos obligations, vous nous procurerez le plaisir et la joie
de pouvoir partager avec vous les avantages et les prérogatives, dont
jouit le Sublime et Parfait élu.
Catéchisme
D. Connaissez-vous d’autres mystères, que ceux des lettres J. et N. ?
R. Je connais la lettre G.
D. Que signifie cette lettre ?
R. C’est la lettre initiale du nom de l’inconnu qui apprit à Salomon où
était la retraite d’Abyram.
D. Que signifient les 3 grandes lumières, qui sont en entrant ?
R. Les trois compagnons, qui assassinèrent notre Respectable Maître Hyram.
D. Comment se nomment les trois scélérats ?
R. L’un se nommait Kunkel, l’autre Gravelot, et l’autre Abyram Akirop.
D. Comment étaient placés ces 3 malheureux, lorsqu’ils tuèrent Hyram ?
R. Kunkel était placé à la porte de l’occident et ce fut celui qui le
frappa d’un coup de règle, Gravelot était placé à la porte du midi et
lui donna un grand coup d’équerre. Abyram était à la porte de l’orient
et lui donna un grand coup de maillet, qui le fit tomber mort.
D. Quel fut le sort de Kunkel et de Gravelot ?
R. Salomon apprit qu’ils étaient réfugiés dans le pays de Capulle où ils
périrent misérablement.
D. Comment l’inconnu put-il savoir qu’Abyram s’était réfugié dans une
caverne ?
R. Comme cet inconnu travaillait auprès du buisson, où était située
cette caverne, il en vit rester un homme tout effarouché et la curiosité
l’ayant porté à savoir qui c’était, il aperçut Abyram, qui se voyant
découvert, se jeta à ses pieds, lui confia son secret et le pria de ne
pouvoir le trahir et de l’assister.
D. Pourquoi l’inconnu informa-t-il Salomon de sa retraite ?
R. Pour satisfaire à l’édit, que Salomon avait fait publier à ce sujet
et jouir de la récompense, que ce roi avait promis à celui, qui
découvrait l’assassin du Vénérable Maître Hyram.
D. L’inconnu indiqua-t-il à Salomon la retraite d’Abyram aussitôt qu’il
l’eut découverte ?
R. Ce ne fut que 7 jours après pendant lesquels l’inconnu fournit à
Abyram de quoi subsister à ses besoins.
D. Pourquoi l’inconnu n’informa-t-il Salomon de cette découverte, que
sept jours après ?
R. Parce que ce ne fut que le 7e jour qu’il apprit la nouvelle de l’édit
de Salomon.
D. Quel est votre nom comme Maître élu du 2e grade ?
R. Pérignan.
D. Quel est votre mot ?
R. Mohabon .
D. Que veut dire ce mot ?
R. Dieu soit loué, rendons lui grâces, le parricide est puni.
D. Quel est votre mot de passe ?
R. Abyram Akirop.
D. Que fit Salomon de la tête d’Abyram après que Joabert la lui eut remise ?
R. Il le fit mettre au bout d’une pique, qu’il fit planter au dessus de
la porte du septentrion, afin qu’elle fut exposée aux yeux des
Apprentifs et des Compagnons et qu’elle y restât comme une marque de la
punition du crime d’Abyram et comme une preuve que rien n’échappait à sa
sagesse.
D. Combien de temps cette tête resta-t-elle exposée ?
R. Pendant tout le temps de la construction du temple.
D. Que signifient les 27 coups, que vous frappez à la loge ?
R. Ils désignent mon âge en qualité de Maître du vénérable Grade, qui
est de 27 ans.
D. Quel est votre signe en cette qualité ?
R. C’est de porter ma main à demi fermée sur la bouche et feindre de
vouloir m’arracher la langue.
D. Quelle est la réponse à ce signe ?
R. C’est de lever et étendre les bras, comme un homme surpris, en disant
: Loué soit Dieu, le parricide est puni.
D. D’où sont tirés le signe et la réponse qu’on y fait ?
R. L’un de mon obligation par laquelle je consent d’avoir la langue
arrachée, si je révèle le moindre des secrets, qui me sont confiés et
l’autre de la surprise, où fut Abyram, quand il se vit découvert par
l’inconnu.
D. Que signifient les 7 tours qu’on vous a fait faire avant de prononcer
votre obligation ?
R. Ils se rapportent aux 7 jours, que l’inconnu laissa passer avant
d’instruire Salomon de la retraite d’Abyram.
D. Quel est votre attouchement ?
R. C’est de se représenter réciproquement le dessus de la main droite et
la baiser.
D. Que signifie-t-il ?
R. Le baiser, qu’Abyram fit sur la main de l’inconnu en recevant la
promesse qu’il lui fit de ne point trahir son secret.