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Loge de Recherche Laurence Dermott

Rechercher dans la Fraternité et la Tolérance.

Les Hérésies, Gnostiques ou non, des premiers siècles du christianisme (3)

Publié le 9 Décembre 2012 par X in Gnose

Les Manichéens

Mani, le fondateur du manichéisme est un perse élevé dans un milieu chrétien gnostique. Il affirme que sa révélation est la dernière et être en contact avec un ange. Lors de ses prédications il rencontrera le roi sassanide Shapur Ier qui trouvera dans la doctrine de Mani les éléments originaux pouvant permettre de fonder une religion nationale propre à fédérer son empire. Avec la disparition de ce roi, on assistera au rétablissement du mazdéisme. Mani finira sa vie en prison victime de mauvais traitements.
Le manichéisme est un syncrétisme du zoroastrisme, du christianisme et du bouddhisme. Sa pierre fondamentale est tirée de la mythologie de l’Avesta (ensemble des textes sacrés du mazdéisme), et repose sur la cohabitation de deux dieux adversaires. L’un essence du bien constitue la lumière, l’autre cause et substance du mal, Prince du monde, Satan, est le créateur de la matière.
Les puissance de la matière dans leurs incessants combats aperçurent la lumière qui leur était inconnue, et voulurent y pénétrer. En réponse à cette tentative d’intrusion le Prince de la lumière créa la Mèrede la vie, qui à son tour créa le premier humain, ou plus exactement son l’archétype humain. Pour aider au combat furent créés cinq éléments, le vent, la lumière, l’eau, le feu, et la matière, tous étant des productions supérieures n’ayant rie à voir avec les créations du Prince de ténèbres dont l’œuvre ne fut qu’une triste contrefaçon.
Vaincu par la puissance des ténèbres, l’humain primordial fut dépouillé de son âme. Aidé par l’esprit de vie dans son retour vers la lumière, l’Humain se fit voler une partie de son essence lumineuse par le prince de mal, essence qui resta prisonnière des corps matériels. De ce fait le principe de Vie se mit à agir dans toute création afin de permettre la libération des parcelles de lumière enfermées dans la matière. Pour lutter contre cette hémorragie, le Prince des ténèbres créa un être dans lequel l’âme resterait attachée à la matière et au monde inférieur, et cet être créé à l’image de l’Homme premier, l’homme.
Comme tout gnosticisme, le manichéisme prônait que la libération de la matière ne pouvait être obtenue que par la connaissance. C’est au travers d’une série de réincarnation que l’âme apprend à se dégager de la matière qui l’emprisonne pour finir par rejoindre l’humain premier. .
Chez les manichéens les auditeurs constituaient le plus grand nombre. Ils étaient en charge de l’intendance. Le plus petit nombre était constitué des parfaits qui devaient se consacrer à la contemplation, renoncer à la propriété, au travail, observer célibat et continence, ne pas consommer de nourriture animale, s’abstenir de liqueur forte. Ils devaient ne détruire aucunes plantes.
Pour Mani, le Christ n’avait pas pu s’incarner du fait qu’il ne pouvait se soumettre à la matière en s’y incorporant. En foi de quoi sa naissance, ses souffrances, sa mort et sa résurrection n’étaient que des apparences destinées à se manifester aux yeux des hommes. Ce qu’il avait à annoncer ne pouvait être compris et Jésus promis d’envoyer un Esprit de vérité qui viendrait compléter l’enseignement.
Augustin va plus loin et accuse les manichéens de s’adonner a des rites obscènes, dont en particulier recevoir une Eucharistie faite d’un mélange de farine et de semence humaine recueillie lors d’un accouplement . Ces turpitudes et bien d’autres sont rapportées par Augustin qui en temps qu’ancien manichéen peut être sujet à caution.
Eliminé de Perse et remplacé par le mazdéisme, le manichéisme semble avoir été présent à Samarkand, au Turkestan, en Chine, Tibet, Inde, Arménie et en Afrique, avant de ressurgir plus tard dans quelques sectes, donc les Bogomiles qui eux-mêmes ont probablement influencé le Catharisme.

Les Messaliens
(Aussi nommés : Euchites, Euchètes, Sataniens, Martyriens,Chorutes, Adelphiens, Eustachiens, Psaliens, Eustathiens, Euthites, Marcianistes, Marcionites, Enthousiastes)

(Article révisé et complété en janvier 2011)
«Ne travaillez point pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure dans la vie éternelle». Sabas prit ces paroles de jésus à la lettre et en conclut qu’il ne fallait pas travailler. Mais Sabas n’était pas un cas isolé et rejoignait dans son délire mystique un ensemble de croyances communes à des sectes chrétiennes qui nous sont connues sous différents nom qui, comme d’habitude, relèvent soient d’une caractéristique propre à leurs croyances leurs pratiques ou leurs mœurs, ou à un individu qui s’est imposé à la tête d’une secte.Ici nous sommes en présence de la secte de Messaliens dont le nom signifie en syriaque «les prieurs» dont le verbe prier traduit en grec donne le mot «Euchites» qui est un des autres noms donné à ce courant sectaire (Parfois Euchètes).
Les messaliens sont aussi connus sous le nom de «Chorutes» (danseurs) en référence à l’état de transe qu’ils atteignent et par lequel ils sont supposés piétiner le démon. C’est sans doute cette pratique, mais aussi leur rapport particulier au mal, qui leur attribut parfois la dénomination de «Sataniens» . Au cours de ces cessions qui par certain côté pourrait bien s’apparenter aux transes des animismes africains, les messaliens prétendent recevoir le Saint Esprit en eux, et à défaut d’autre certitudes cette affirmation leur donne le droit à une autre appellation générique, les «Enthousiastes» (d’enthéos qui signifie –Dieu en soi, être possédé par Dieu).

D’autres sources les nomment parfois à tort manichéens, sans doute par assimilation simplifiée au gnosticisme en général. Mais c’est encore sous les noms d’ Adelphiens (adeptes d’Adelphe) d’ Eustachiens (adeptes d’Eustache) qu’on les rencontre ou même de marcionites ou marcianites en référence à un Marcien, probablement Marcien le banquier ? À ne pas confondre avec les marcionites adeptes de Marcion. Pour conclure sur cette foison de nominations, disons encore que l’on retrouve parfois cette secte avec le nom de Psaliens (traduction latine du sens, prier).

Revenons à notre Sabas qui vendit tous ses biens pour en distribuer le prix aux pauvres. Il ne fut en cela qu’un maillon de cet ensemble sectaire qui considérait que Dieu devait pourvoir à tous besoin, et qu’en conséquence le travail était incompatible avec la nature humaine. Ils renonçaient à posséder tous biens, vivaient comme des clochards, souvent en bande, mélangés entre hommes et femmes et s’adonnant sans doute eu libertinage.
Les messaliens affirmaient que le démon possédait toute âme à la naissance, et que le baptême n’empêchait en rien le mal de cohabiter avec le Saint esprit. La seule façon de chasser le démon est de prier. Seule la prière peut permettre d’atteindre d’état «spirituel» (autre nom qu’ils se donnaient) dans lequel tout parfait c'est-à-dire tout adeptes accompli est capable de voir Dieu dans toute sa lumière.
Jésus lui-même ne fut pas épargné à sa naissance et son âme était tout autant possédée. Les messaliens refusaient le symbole de la croix qu’ils voyaient comme un signe du supplice du Christ et certainement pas comme un symbole rédempteur. Dans la foulée ils ne vénéraient pas la Vierge et ne croyaient pas d’avantage à l’efficacité des sacrements.
Comme on le constate les messaliens ne font que reprendre sous leur propre partition les thèmes récurrents du gnosticisme, le monde création du mal, le retour à la divinité par un mépris de la matérialité qui se démontre par des abus de tous genres.

Les Métagismonites

Les Métangismonites prétendaient que dans le trinité le Fils ou le Verbe étaient dans le père comme un vase dans un autre vase, ce qui est la traduction de leur nom.

Les Nazaréens

Le nom de Nazaréen à d’abord été celui des chrétiens, ou du moins, d’une secte de juifs qui croyaient en Jésus de Nazareth, sans pour autant rejeter le judaïsme. Ils sont assimilés à ce que le Talmud appelle les Minim, à savoir ; des juifs hérétiques. Les nazaréens décidèrent qu’il fallait obéir à Moïse, et observer la loi de Jésus-Christ, ce qui leur valut d’être excommuniés par les juifs et les chrétiens.
Pour les nazaréens juifs et chrétiens altéraient à la fois la doctrine de Moïse et celle de Jésus-Christ. Comment pouvait-on prétendre que les écrits venaient de Moïse alors qu’ils nous parlent d’un Adam sortant des mains de Dieu se soit laissé séduire par un mensonge aussi grossier que celui que nous rapporte la genèse. Peut-on croire à un livre qui traite Noé en ivrogne, et d’Abraham et Jacob en concubinaires impudiques. Peut on croire comme étant la parole de Moïse un écrit qui nous dit que Moïse mourut, qu’on l’ensevelit près de Phogor, et que personne n’a trouvé son tombeau jusqu’à ce jour. De plus ces écrit ayant péri dans les flammes lors de la destruction du temple par Nabuchodonosor, ce ne sont que des réécritures, avec ce que cela comporte comme risques.
De la même manière nous ne connaissons la doctrine de Jésus-Christ que par ses apôtres auxquels Jésus a souvent reproché de ne rien comprendre. Les Nazaréens furent finalement aussi rejetés par les chrétiens.. Il existe peu de trace de cette secte dans les textes des premiers siècles du christianisme Selon Johan Lorenz Mosheim (XVIIIe siècle) la naissance des nazaréens remonterait au IVe Siècle. Les juifs à cette époque, voyant la prospérité des chrétien depuis que des empereurs s’étaient convertis, pensèrent que Jésus-Christ était le Messie du fait qu’il les avait libérés des païens.

Les Nestoriens

L’orthodoxie chrétienne des premiers siècles avait pour fondement la divinité de Jésus-Christ, ce qui signifiait l’union du Verbe avec la nature humaine. Il s’agissait là d’un mystère insondable où la nature humaine, en voulant le sonder, s’est précipitée dans mille erreurs. Paul de Samosate soutenait que le Verbe uni à la nature humaine n’était pas une personne. Les Manichéens pensaient que le verbe n’avait pas pris corps. Apelles croyait que Jésus avait apporté son corps du ciel, et les ariens pensaient que le Verbe unis à la nature humaine n’etait pas consubstantiel à son Père. Pour finir Apollinaire disait que le Verbe était consubstantiel à son Père mais qu’il avait pris un corps humain de telle sorte que Jésus-Christ n’était que le verbe unis à un corps humain .
Pour l’église le Verbe était unis à l’humanité dans Jésus-Christ de manière que l’homme et le verbe ne faisaient qu’une personne. Nous l’avons vu Apollinaire prétendait que le Verbe s’était uni au corps humain, et que Jésus n’avait pas d’âme humaine parce que le Verbe en faisait office. Pour combattre cette hérésie Théodore de Mopsueste avait recherché dans les écritures tout ce qui pouvait confirmer que Jésus avait bien une âme humaine. De là Théodore avait conclu que Jésus-Christ avait non seulement une âme humaine, mais que celle-ci était distinguée et séparée du verbe qui l’instruisait et la dirigeait. Cependant il reconnaissait que le Verbe unis à l’âme humaine ne faisait qu’un.
Nous sommes là devant un thème véritablement « prise de tête » et dont l’appréciation des finesses est réservée aux seuls experts et à leurs délectations qu’ils ont pour les sujets ronflants. Quoiqu’il en soit la version de Théodore de Mopsueste contenait en elle le vers de la discorde, car en voulant défendre l’union hypostatique entre le Verbe et l’homme, il préparait le terrain doctrinal dont ne manquerait pas de s’emparer l’hérétique de service, et ici, ce sera Nestorius.
Pour tenter de faire simple disons que pour l’église l’union hypostatique voulait dire que Jésus était un Homme-Dieu ou un Dieu-Homme. Pour Nestorius on ne peut admettre que l’union de la nature humaine à la nature divine soumette cette dernière aux passions et aux faiblesses de l’humanité, et c’est ce qu’il faudrait reconnaître si le Verbe était unis à la nature humaine de telle manière qu’il n’y eut en Jésus-Christ qu’une personne.
Les éléments de la controverse sont présentés. Après les disputes d’usage et les joutes oratoires, Nestorius est condamné par le Concile d’ Ephèse en 431, perd son patriarcat de Constantinople et sera exilé. Mais l’histoire est loin de s’arrêter là. Ibas évêque de Nisibe (actuelle Turquie) bien qu’opposé à Nestorius, avait fondé une école à Edesse, et dans cette école était enseigné entre autre la doctrine de Théodore de Mopsueste. Bien que cette école fut détruite en 489 les étudiants avaient déjà en partie émigré cers la Perse.
Or en Perse les communautés chrétiennes avaient rompu les liens avec les évêques occidentaux à la suite du concile de Séleucie en 410, mais surtout, parce qu’il était difficile pour des sujets de l’empire Perse sassanide d’être aux ordres d’évêques relevant de l’empire romain ennemi. Cette branche de la chrétienté qui va diffuser le christianisme en Chine, en Mongolie et même jusqu’à Sumatra sera connue sous le nom d’église des deux conciles ou église Nestoriennes. Cette église fait partie des églises orthodoxes orientales et comme son nom l’indique elle ne reconnait que les conciles de Nicée (325) et Constantinople (380-381).
L’Eglise apostolique assyrienne d’orient, l’ancienne église d’orient, l’église malabare orthodoxe forment aujourd’hui les églises des deux conciles et sont liées à l’église de Perse, ou église d’orient.

Les Nicolaïtes

Les Nicolaïtes tirent leur nom de Nicolas, l’un des sept diacres ordonnés par les apôtres. Selon Saint Augustin Nicolas aurait été accusé d’un attachement excessif à son épouse. Pour dissiper ce soupçon il décida d’offrir sa femme à quiconque en voudrait. Saint Augustin encore, les présente comme des affabulateurs de mœurs légères, et à la limite comme des comiques.
Il semble que cette réputation soit basée sur une rumeur alimentée par l’existence d’une autre secte se réclamant de Nicolas, et qui prônait l’abandon aux passions charnelles. Une autre raison possible est l’assimilation du nom de Nicolas associé à celui de Balaam tel qu’il est écrit dans le livre de l’Apocalypse:
Ap 2 :14 Mais j’ai contre toi quelque grief : tu en a là qui tiennent la doctrine de Balaam ; il incitait Balaq à tendre un piège aux fils d’Israël pour qu’ils mangent des viandes immolées aux idoles et se prostituer. Ap 2 :15 Ainsi il en est chez toi aussi qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes. Balaam tout comme Nicolas se nourrissait donc de la viande immolée aux idoles, son nom tout comme celui de Nicolas signifiait « le vainqueur (ou séducteur) du peuple ». Mais là encore le rapprochement n’est pas parlant, Balaam n’étant qu’un prophète envoyé par le roi de Moab et qui devait maudire les Israélites. En revanche le nom de Baal semble plus approprié. Ce nom à l’origine n’est pas religieux. Il veut simplement dire maître et parfois, ce qui est intéressant ici « époux ».
Quoiqu’il en soit le mot nicolaïsme a fini tardivement à désigner la pratique médiévale du concubinage et du mariage de prêtres.

Les Novatiens

Selon Augustin, ils tirent leur nom des erreurs adoptées de Novat. Mais ce qui nous intéresse chez eux est qu’il se faisaient appeler aussi cathares c'est-à-dire purs et toujours selon Augustin, ils s’était fait nommés ainsi pour faire parade à leur prétendu puritanisme. Ils condamnaient les secondes noces et refusaient l’absolution de pécheurs.
Nous ne pouvons pas prétendre que cette secte serait à l’origine du catharisme. Le terme « cathare » semble avoir un sens générique que s’attribue une secte voulant mettre en avant la pureté. Les premiers à avoir utilisé ce terme furent des apotactiques c'est-à-dire des acètes ayant renoncé au monde (Renonçant), puis les Encratites (Tatien), les Paretans, les Patarins, et d’autres encore.
Il n’est de toute façon pas étonnant que le catharisme trouve ses sources dans le gnosticisme, que son origine en soit manichéenne, novatienne ou autre.

Les Ophites

Nom générique donné à quelques communautés gnostiques qui ont en commun l’importance attribuée dans leur culte au symbole du serpent. La présence de serpents lors des cérémonies fit dire à Augustin …ils prétendaient que le serpent était le Christ, et ils avaient un serpent apprivoisé qui venait se rouler sur leur pain et leur consacrer une sorte d’Eucharistie

Les Origénistes

(Article totalement révisé en janvier 2011)
On ne doit pas confondre Origène aussi nommé Adamentius (Adamant) né à Alexandrie en 185 avec Origène dit l’impur, gnostique dont les adeptes furent les «origénistes». Origène l’impur (290) considérait que le mariage était une invention du démon. A l’instigation de nombreuses autres sectes gnostiques il militait pour une libération des mœurs et la pratique de toutes déviances et toute action qui permettait d’interrompre le cours des générations par un abus de la sexualité détournée de la procréation.
Origène dit Adamentius bien qu’influencé par le gnosticisme n’en fut pas un sectateur, mais fut malgré tout considéré comme hérétique en affirmant que Dieu n’était ni un corps ni dans un corps, mais une substance simple, une âme source de toutes les intelligences. Pour lui Dieu ne pouvait être contenu dans un corps corruptible par nature. Jésus devint Fils de Dieu par adoption (adoptianisme). Adamentius ne croyait pas à la damnation éternelle pas plus pour l’homme que pour les démons qui seraient libérés des enfers. Enfin cet Origène croyait à la transmigration des âmes au travers de diverses incarnations afin que l’homme puisse retourner à sa nature spirituelle originelle. Pour lui l’âme préexistait au corps, et la matière n’était pas une cause de la chute mais une conséquence. De ce fait la différences entre les esprits n’est pas une question de nature mais d’un degré de matérialisation dépendant de l’éloignement de l’état contemplatif originel.

Les Passalorynchites

Branche des Montanistes qui pensait que pour obtenir le salut il fallait vivre dans le silence. Ils gardaient un doigt sur la bouche pour satisfaire à cette obligation. Selon Augustin ils mettaient plutôt un doigt dans le nez et se fermaient la bouche. Augustin encore s’étonne du choix du nom qui en grec est composé de pieux et de nez alors qu’il aurait du être composé de doigt, et nez, t s’appeler de ce fait les « Dactylorynchites »

Les Paterniens

Les Paterniens aussi appelé Vénustiens enseignaient que la chair était l’œuvre du diable. Pour Augustin cette œuvre concernait les parties inférieures du corps humain, sans préciser s’il s’agit effectivement de la partie inférieure ou d’une façon pudique de parler du sexe. Le doute est d’autant plus permis que les Paterniens avaient des mœurs dépravées.

Les Paulinianistes

Disciples de Paul de Samosate, ils ne voyaient en Jésus qu’un pur homme. Pour Paul la Trinité n’était pas constituée de trois dieux, mais de trois attributs sous lesquels la divinité s’était manifestée aux hommes

Les Pélagiens

Lorsque les pères de l’église voulaient faire sentir aux chrétiens tout ce qu’ils devaient à la bonté divine, ou lorsqu’ils voulaient faire connaître aux infidèles l’avantage de la religion chrétienne, et de la nécessité de l’embrasser alors ils enseignaient que l’homme nait coupable et qu’il ne peut par lui même se réconcilier avec Dieu, ni mériter la félicité destinée aux fidèles.
En d’autres termes l’église considérait qu’en dépit de tous leurs efforts l’homme ne pouvait atteindre la félicité s’il n’avait reçu la grâce. Cette position consiste à croire que chacun à sa naissance était inclus ou exclus d’office de la catégorie des élus. Si tel était le cas, alors nous parlerions de cette prédestination qu’une partie du protestantisme et le jansénisme ont adoptée. Pour l’église chacun a sa naissance doit supporter la nature criminelle et maudite reçue par l’héritage d’Adam. La grâce en cela n’est rien autre que la remise des péchés, dont l’originel, en récompense de l’adhésion à la chrétienté.
Prétendre que chacun par ses efforts peu parvenir au salut ne fait que flatter la vanité de l’homme. Pourtant un homme va prétendre justement que ces efforts à eux seuls peuvent suffire. Après tout cette notion de grâce accordée aux croyants n’est-elle pas le meilleur moyen de voir se répandre un certain laxisme, si ce n’est une certaine amoralité. Venu d’Angleterre, le moine Pelage va donc annoncer que l’homme pouvait obtenir le salut par son effort personnel dans la pratique de la vertu et par l’exercice de son libre arbitre pour lutter contre le péché.
Devant fuir Rome envahi par le Goth, Pélage se réfugia en Afrique avec un des ses principaux sectateur, Célestius. Ce dernier présentait un argumentaire en sept points qui servit de base aux accusations portées contre lui au concile de Carthage.

  1. Adam avait été créé mortel, et serait mort qu’il eut péché ou non
  2. Le péché d’Adam n’avait fait de mal qu’a lui seul, et non au genre humain.
  3. Que la Loi introduit aussi bien l’homme dans le royaume des cieux, que l’évangile.
  4. Qu’avant l’avènement de Jésus-Christ il y avait des hommes sans péché.
  5. Que les enfants nouveaux nés sont dans le même état qu’Adam avant sa chute.
  6. Que ni la mort, ni la chute d’ Adam n’ont produits la mort de l’espèce humaine, pas plus que la résurrection du Christ n’a produit la résurrection de tous les hommes.
  7. Que l’homme né sans péché, et qu’il peut obéir aux commandements de Dieu s’il le veut.

La suite de l’histoire facilement consultable par ailleurs, et une succession de procès et de conciles, qui verront Pélage disparaître après son expulsion , sans laisser de trace. Cet enchaînement ne nous intéresserait pas s’il ne comportait en lui les signes avant-coureurs d’un schisme qui mettra quelques siècles à aboutir. Dans cette lute entre Pélagianisme et église catholique se livrait un autre combat entre une église d’Orient qui était réticente au « mythe » d’Adam et du péché originel, et une église d’occident qui en était la fervente défenseuse. Mais plus en profondeur se dessinait une démarche hégémonique qui devrait porter une de ces deux entités à prendre le pouvoir sur l’autre. Les Pépuziens

Si on se réfère à Augustin le nom de pépuzien vient d’un endroit désert où les disciples de la secte se réunissaient. Or c’est justement ce que nous dit Epiphane à propos de Montaniste.
« ce saint (Epiphane) nous apprend que les Montanistes allaient célébrer certains mystères en un lieu désert de Phrygie, où avait été autrefois la ville de Pépuze, depuis ruinée, et qu’ils honoraient ce lieu où ils disaient que la jérusalem céleste était descendue. »

Pour d’autres, Pépuze n’aurait été qu’une maison de campgne où vivait Montanu avecPriscilla et Maximilla. C’est à cet endroit que là que Maximilla commença à prophétiser et où Jésus Christ serait apparu à Priscilla ou à (Quintilla*) et lui aurait donné la sagesse. C’est en ces lieux qu’auraient été pratiqués les rites « abominables » reprochés aux Montanistes.
(*) L’autre nom des pépuzien : les quintilliens
Ce serait Epiphane qui aurait fait des pépuziens une secte particulière, qui n’était différente des Montaniste que par : « un nouvel excès d’orgueil, parce qu’ils demeuraient à Pépuze, ils s’estimaient plus saint que les autres et les méprisaient

Les Pérates

Adonnés à l’astrologie ,la secte ophite des pénates pensaient passer du monde matériel à la vie éternelle. Selon eux :
"Personne ne peut être sauvé sans le fils qui n’est autre que le serpent […] Ainsi le serpent attire hors de ce monde, à l’exclusion de tout autre, la race parfaite formée à l’image du père et de même essence que lui qui avait été envoyé par lui ici-bas.[…] Le cerveau est l’image du père parce qu’il est immobile, et le cervelet est le fils car il se meut et a la forme d’un dragon. Il attire à lui de façon ineffable et mystérieuse, à travers la glande pinéale, la substance spirituelle qui découle du crâne. Comme le fils le cervelet reçoit cette substance, et d’une manière ineffable fait part des formes à la matière. C’est à dire que les germes des espèces des êtres engendrés selon la chair le traverse pour s’écouler dans la moelle du dos."
Parmi les sectes ophites citons encore les stratiotiques, les borhoriens, les barbéliotes sur lesquelles nous avons peu de matière

Les Phibionites

Voilà des ophites à très mauvaise réputation qui vont nous obliger à élargir notre champ de vision. Au-delà du gnosticisme et indépendamment de leurs caractéristiques réelles ou fantasmées, ils posent la question de notre rapport à la sexualité. Polluée par des siècles d’une morale perverse, étriquée ou hypocrite, la sexualité ne se justifie que dans le respect d’une codification sociale et religieuse, et disons même utilitaire, stricte. La lier au sacré sans mode notice d’emploi dûment agréé, est d’emblée blasphématoire, et offre une voie royale à la propagande discriminatoire. Pour faire court, les « rapporteurs » de ces déviances gnostiques ne sont pas en temps qu’ennemis jurés des phibionites, les plus fiables ni les plus motivés, pour aborder les mystères éventuels de rites à connotation sexuelle,
Lors du début des fêtes phibionites, les hommes serraient la main des femmes en leur chatouillant le creux de la paume. Lorsque chacun était assis avec nourriture et boisson, les couples mariés se séparaient pour engager des rapports sexuels avec un autre membre de la communauté. L’homme devait * se retirer avant l’orgasme pour que le couple avale le sperme en s’écriant : ceci est le corps du Christ.
Lorsque c’est possible, le couple consomme le sang menstruel en prononçant : ceci est le sang du Christ Selon Epiphane si la femme tombe enceinte, on laisse le fœtus se développer, puis on pratique l’avortement. Par la suite ce fœtus est démembré, enrobé de miel et d’épices, et dévoré par le groupe comme une sorte d’Eucharistie.
Parvenus à un certain état de perfection certains adeptes n’ont plus besoin de femmes et pratique l’homosexualité. D’autres pratiqueront la masturbation sacrée..
En apparence orgiaques, ces cérémonies sont en rapport avec la vision que les phibionites ont du cosmos, et la façon de s’en libérer. Outre le fait de satisfaire aux exigences des archontes résidents dans les 365 ciels, ces « mœurs » répondent au besoin de réunir la semence divine implantée dans le monde et actuellement dispersée dans la semence masculine et le sang féminin. En les réunissant et les consommant on ne procède pas seulement à la réunification nécessaire , mais on évite surtout la procréation qui contribue à nous maintenir prisonniers du monde

Les Photiniens

Disciples de Photin évêque de Sirmich les photiniens niaient la divinité de Jésus. Jésus était né homme, et n’était devenu le Christ que lorsque le Saint Esprit était descendu sur lui dans le Jourdain. Si Jésus fut appelé « fils unique » c’est tout simplement parce que la Sainte Vierge n’en a pas eu d’autres. Condamné par les conciles d’Antioche et de Milan, les idées de photin seront reprises beaucoup plus tard par Socin. (Socinianisme)

Les Priscillianistes

Priscilien fut un le premier hérésiarque d’Espagne. Il tenait ses «abominations» d’Agape et Heldipe, des adeptes d’un Marc né à Memphis en Egypte. Si l’on en sait peu sur ce Marc il est plus évident que Priscillien reste sous l’influence du gnosticisme qu’il semble vouloir adapter au druidisme celtique. Cerise sur ce gâteau, notre hérétique professe le «fatalisme sidéral» comprenez qu’il s’adonne à l’astrologie et qu’il attache le sort des hommes à celui d’étoiles correspondantes à chaque partie du corps humain. Au bélier la tête, pour finir par le poisson maître des pieds.
Les priscillianistes titillent la pointilleuse orthodoxie chrétienne en attaquant le dogme trinitaire. Le Père le Fils et le Saint Esprit sont une seule et même personne et d’ailleurs Jésus n’est pas né, mais reste une illusion, une apparence. C’est pour cette raison sans doute qu’ils refusent le symbole de la croix et dénient la résurrection. Dieu n’a pas fait le diable. Celui-ci est sorti directement du chaos. Il n’est pas bon et représente même le principe et la substance du mal. Les âmes ont péché dans le ciel et en s’incarnant tombent sous le pouvoir des princes démoniaques, et l’état spirituel des hommes dépend directement de l’importance du péché dont leur âme est chargée. C’est là encore cette croyance nettement gnostique d’un monde tombé entre les mains du mal qui fait que les Priscillianistes souhaitant interrompre le cycle des incarnations, détestent le mariage, les enfants, se refusent à manger de la viande et ne croient pas à la résurrection de la chair.

La part active prise par les femmes dans la secte, la tendance à se réunir de nuit et prier nus, le conseil proféré par les adeptes de préférer le mensonge à la révélation des secrets, furent autant d’arguments utilisés par les adversaires pour accuser les sectaires de toutes les déviances sexuelles, mais qui doit comme toujours être relativisé.
En 395 Priscillien se rend à Trèves pour se défendre auprès du nouvel empereur Maxime. Il y sera condamné et mis à mort mais non pas sou motif d’hérésie mais celui de magie. Cette exécution d’hérétique provoquera une grande émotion dans la chrétienté dont tous les membres n’étaient pas systématiquement opposés aux idées priscillianistes. Mais l’accusateur, l’évêque Ithace, se montrera sous un jour si détestable et d’une inhumanité si peu conforme à sa charge, qu’il sera déposé de sa charge.

Les Ptolémaïtes

Augustin nous dit que Ptolémée, disciple de Valentin voulu fonder une nouvelle secte, et pour cela il préféra reconnaître que quatre Eons et quatre autres. C’est court et certainement réducteur.
En fait Ptolémée nous est connu grâce à sa lettre à Flora citée dans son intégralité par Epiphane de Salamine au IVe siècle. Cette lettre porte sur l’interprétation de l’Ancien Testament basée sur les thèses gnostiques et sur les paroles de Jésus. L’Ancien Testament ne peut être inspiré par le vrai Dieu, puisque, par exemple il ordonne à son peuple, les Israélites, de tuer les cananéens déjà installés en terre promise . Mais cet ancien testament ne peut pas non plus être une œuvre du diable puisqu’il contient des lois justes et bonnes. En se basant sur les paroles de Jésus Ptolémée distinguait dans la loi mosaïque trois espèces de choses différentes. L’une venant de Dieu, la seconde de Moïse et la troisième venant de l’imagination des anciens docteurs.
Une nouvelle distinction en trois parties s’applique aux paroles venant de Dieu. Les premières sont parfaites (dix commandements). Les suivantes sont souillées par les passions humaines, par exemple la loi du talion, et les dernières sont à prendre au sens symbolique et non littéral(Le shabbat n’interdit pas le travail, mais de faire le mal, etc.) De tout cela, il déduit que le Démiurge -créateur du monde- est inférieur au Dieu parfait, mais meilleur que le diable.
La particularité ici est qu’il nous reste des traces non déformées d’une pensée gnostique réellement sincère qui se basant sur les paroles de Jésus et des apôtres tente de résoudre les contradictions des enseignements

Les Sabelliens

Disciple de Noët, Sabellius semble se distinguer de son maître non pas une doctrine différente, mais le fait qu’il semble avoir eu plus de notoriété, et que son nom à supplanté celui de noëtien. Aussi nommée Praxéaniens en référence à Ptaxéas, Hermogéniens en référence à Hermogène, cette secte ne fait que décliner les idées originales de Noët qui ne mettait pas d’autre différence entre les personnes de la Trinité que celle qui est entre les différentes opérations d’une même chose. Les nome de Père, Fils et Saint-Esprit n’étaient qu’une appellation de Dieu dépendante de la fonction exercée par celui-ci.
Cette doctrine sera reprise par Photin et par les antitrinitaires.

Les Saturniens

Les saturniniens tirent leur nom de Saturnin (Satornil). Cette hérésie est influencée à la fois par la cabale judaïque et le zoroastrisme. Dieu, père inconnu, avait des ministres qui n’étaient que des puissances pures qui s’affaiblissaient à mesure qu’elles s’éloignaient de leur principe. Il existait un monde spirituel pur, et un monde matériel celui des ténèbres. A la frontière du monde pur 7 puissances avaient créé l’univers et s’en étaient partagé le gouvernement.
L’homme était leur œuvre, mais incapables de « l’animer » elles avaient dû faire appel à Dieu qui envoya son étincelle divine,l’âme. Celle-ci se trouva souillée au contact du corps et devint incapable de se libérer. C’est pourquoi Dieu envoya son messager suprême Jésus-Christ pour apprendre aux hommes comment vivre pour retourner un jour à Lui.
Bardesane d’Edesse succéda à Saturnin. D’abord chrétien orthodoxe rigoureux, il connaît parfaitement les mythes de Grèce et d’orient comme la philosophie de Platon et deviendra un adepte des doctrines qu’il avait combattu.
Partant d’un Père qui aurait enfanté Jésus avec sa compagne sa pensée,il développe une cosmogonie qui donne à Jésus-Christ une compagne avec laquelle il engendre d’abord deux paires d’éons (les quatre éléments) qui à leur tour vont créer trois nouvelle série d’ éons avec Jésus-Christ et sa compagne. Une nouvelle série de 7 éons va se voir octroyer le pouvoir sur le soleil, la lune et les 5 planètes connues. Douze génies seront voués aux constellations du zodiaque et 36 esprits sidéraux seront chargés de gouverner les autres constellations. Toutefois ces allégations concernant Bardesane ne semblent pas toujours confirmés par les ouvrages qu'il a produit.(Livre des Lois des Pays)

Les Sécundiens

Selon Saint Augustin les Séduciens se confondraient avec les Valentiniens s’ils n’ajoutaient pas à leurs erreurs l’abomination de leurs mœurs.

Les Séleuciens

Séleucus était un philosophe de Galatie qui croyait que la matière était éternelle et incréée comme Dieu, et que les anges avaient créé les âmes avec du feu et de l’esprit. Il tentait ainsi de reprendre la démarche d’Hermogène qui avait tenté d’incorporer la philosophie Stoïcienne à la religion chrétienne. De même un nommé Hermias se basant aussi sur Hermogène crut que Dieu était matériel , que les âmes sortaient de la terre et que le mal venait tantôt de Dieu tantôt de la terre. D’après lui le corps de Jésus après sa résurrection était dans le soleil.
Toujours selon Hermias la résurrection est un mythe, Le monde était l’enfer at la seule résurrection se trouvait dans la naissance des enfants. Les doctrines de Séleucus et Hermias se sont confondues et leur secte furent aussi bien appelées, Séleuciens, ou Hermiens ou encore Hermianites.

Les Séthiens

Secte ophite d’origine samaritaine, les séthiens adoraient Seth fils de la divine sagesse, symbole de l’esprit. Il s’agit de Seth le troisième fils d’Adam, père des humains et non de Seth le dieu guerrier égyptien. Seth aurait été le fils du Dieu invisible et incommensurable et de sa nature femelle Ennoïa. Il aurait épousé sa sœur Noréa et de leur union serait née la race impérissable dont étaient issus les Séthiens . Seth se serait réincarné dans divers personnages dont Melchisédech.

Selon la croyance des séthiens Dieu n’a pas créé l’univers. Celui –ci est l’œuvre de Ialdabaôth et six Archontes dont sont issus, la lumière qui réside en haut, les ténèbres qui sont les eaux sur l’abîme, et le souffle qui navigue entre les deux. Ils distinguent le serpent mauvais, le « vent des ténèbres », qui est la forme prise par le démiurge, et l’autre serpent, le bon, le sauveur, venu d’en haut pour détruire l’œuvre du démiurge. Jésus qui ne serait pas mort sur la croix,et serait la dernière incarnation de Seth, et c’est lui qui serait apparu à Paul. Les séthiens migrèrent ne Syrie et en Arménie où il sont connus sous le nom d’Archontiques. Au début du deuxième siècle ils passent en Egypte où ils se christianisèrent sous l’influence de Basilide.

Les Sévériens

Sévère voyait dans le bien et le mal la lutte entre deux principes opposés subordonnés à un Etre sprême qui résidait au plus haut des cieux. Partant du principe que bien et mal existent partout, il conclut qu’une sorte de contrat avait été passé entre les bon et mauvais principes afin d’être à égalité. L’homme tenait de la raison ses plaisirs tranquilkles et pur, mais il tenait de sa sensibilité le principe de toutes ses passion causes de ses malhuers.
De cette constations il tira l’idée que la raison était l’œuvre des puissances bénéfiques, et la passion le travail des forces maléfiques. Sévère poussa son raisonnement jusqu'à détecter dans un grand nombre de créations matérielles des outils destinés à provoquer raison ou passion selon le cas. Le vins et les femmes en excitant la passion son des agents maléfiques, l’eau par son effet appaisant est bénéfique.

Les simoniens

Simon le Magicien baptisé par saint Philippe est connu pour avoir voulu acheter aux apôtres le pouvoir de faire venir le Saint-Esprit par imposition des mains. Pour Simon, Dieu n’a pas créé le monde, et le corps ne ressuscite pas après la mort. Se faisant passer pour Jupiter, et sa concubine Hélène pour Minerve, il donnait à ses disciples sont portrait et celui de sa concubine comme objet d’adoration.
En fait Simon et Hélène faisait partie du mythe « fondateur » de sa secte, mythe selon lequel Dieu à la création du monde eut une première pensée,l’Ennoia. Cette pensée femelle descendit dans les régions inférieures et créa les anges, qui devenus jaloux de leur créatrice, créèrent le monde (matériel cette fois !) pour l’emprisonner dans un corps de femme. Ennoia prisonnière fut soumise à de nombreuses réincarnations, dont l’une d’elle fut Hélène, esclave prostituée de la ville de Tyr.
Dieu alors descend sur terre sous la forme de Simon le Magicien et sauve Ennoia. Promettant de détruire le monde créé par les anges, il accorderait néanmoins le salut dans les sphères célestes, à ceux qui auraient confiance en lui. Simon a donné le mot simonie qui pour les chrétiens concrétise la vente ou l’achat de bien spirituels, ou de charges ecclésiastiques. La simonie, avec le trafic des indulgences sera un des grands reproches adressé par la Réforme à l’église catholique.

Les Tessarescédécatites

La caractéristique unique qui semble distinguer cette secte est que ses adeptes célèbrent la fête de Pâques [dico]le quatorzième jour de la lune quel que soit le jour de son échéance.

Les Théodotiens

Le Théodote concerné ici est Théodote de Byzance, et non Théodote associé à Cléobule dans une autre secte probablement appelée « Cléobiens ». Thédote de Byzance arrêté lors des persécutions sous Marc-Aurèle, renia Jésus-Christ pour éviter le martyr. Sa fuite vers Rome ne suffit pas à calmer les fidèles, aussi développa-t-il une théorie de circonstance.
D’après cette théorie en ayant renié le Christ, il n’avait renié qu’un homme, né d’une vierge et de l’opération du Saint esprit, mais qui n’avait aucune autre prérogative autre que celles d’une vie plus sainte et une vertu plus éminente.
Selon certains il est normal que cette doctrine tendant à dévaluer le Christ ait rencontré des adeptes du fait qu’elle se situait dans une époque de persécution envers les chrétiens. Quoiqu’il en soit le secte s’éteignit rapidement.

Les Vadiens

Augustin les appelle les Vadiens, et dans son répertoire les cites comme Vadianites. Leur nom serait en fait les Audiens ou Audéens, d’Audius leur chef qui vivait en Syrie. Ils considèrent que Dieu a une figure humaine et que l’homme a été créé à sa ressemblance, ce qui les fit appeler parfois les anthropomorphites.
Les Audiens menaient une vie retirée et fuyaient les assemblées ecclésiastiques car les impudiques et les adultères y étaient reçus. Bien qu’il aient organisé leur église en se donnant des évêques, ils disparurent rapidement.

Les Valentiniens

Valentin fondateur de la deuxième école égyptienne du gnosticisme succède à Basilide en 136. Reprenant les théories de Bardesane en les modifiant il considérait que l’Etre suprême était resté de nombreux siècles dans un repos absolu. Le premier signe d’éveil fut la manifestation de Sa pensée.
Le principe de tous les Eons était le silence et la profondeur. Par engendrement successifs de nouveaux éons, on en arrive à la création de l’homme. Le Christ envoyé par le Père n’a apporté sur terre que son corps spirituel et céleste, la Vierge Marie n’ayant servi que d’’un vaisseau dont il n’avait rien conservé de charnel. Il n’y a aucune résurrection des corps et l’âme ne pourra être sauvée que par les mérites de Jésus-Christ. Après le départ de valentin pour Rome, ses disciples restés à Alexandrie se divisèrent en un grand nombre de sectes.

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