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Loge de Recherche Laurence Dermott

Rechercher dans la Fraternité et la Tolérance.

REAA : déclaration de Genève(2005)

Publié le 1 Octobre 2009 par Thomas Dalet in Histoire du REAA

PRÉAMBULE


 
Les juridictions des hauts grades Écossais réunies à Genève du 5 au 8  mai 2005 dans le cadre de leur XVIIIème Rencontre Écossaise Internationale, considèrent le moment venu de marquer une nouvelle étape après la déclaration faite à Lausanne voici cent trente ans dans un contexte maçonnique international différent. Elles se réfèrent néanmoins à ce texte fondateur, car il permet d’affirmer notamment la pérennité et l’universalité des principes maçonniques.

En 1875, le monde était dominé par l’Europe. Le XIX° siècle était par ailleurs marqué par le triomphe des nationalités et l’apogée d’États Nations enclos dans des frontières jalousement protégées. Dans un même temps, les idées des Lumières d’universalisme, d’humanisme et de  progrès  s’étaient propagées sur le  continent entraînant dans certains pays une opposition à la modernité sociale, politique et religieuse.

En ce début de XXIème siècle, le monde a changé. Il semble dépourvu de sens, c’est-à-dire de signification intellectuelle et d’orientation morale. Les cloisonnements qu’étaient les frontières nationales ont largement cédé la place à  de nouveaux ensembles régionaux et à une mondialisation économique trop souvent génératrice d’inégalités et non d’ un universalisme respectueux de l’Homme et de son environnement. 

 Le doute, voire le soupçon, ont remplacé l’espoir en un avenir meilleur. La tyrannie d’un immédiat omniprésent nous prive du recul nécessaire pour connaître  le passé et envisager l’avenir. La résurgence des cléricalismes, des intégrismes et des fanatismes est porteuse d’incompréhension et de violence. 

Francs-maçons,  devons-nous  pour autant  renoncer aux acquis et aux espaces conquis par nos aînés, aux combats d’aujourd’hui et aux espérances de demain ? Ce serait une profonde erreur. Aussi  est-il  apparu souhaitable aux juridictions signataires de la présente déclaration d’élaborer un texte fondateur, témoin d’une époque nouvelle et qui ait valeur de référence pour une action commune et future.

                                             ______________________     
       

 1.     Les Juridictions des Hauts Grades Écossais, siégeant ce jour, 7 mai 6005 au Zénith de Genève, réaffirment solennellement et avec force leur pleine et entière   adhésion aux principes fondamentaux de l’Ordre.  Après avoir délibéré de leur vocation contemporaine, de leur caractère spécifique et du contexte dans lequel elles pratiquent la progression initiatique,  deux siècles après la création du rite dans la lignée de la Franc-maçonnerie Universelle, elles mettent l’accent sur le respect de la dignité humaine, l’accueil en son sein de tout Maçon à la probité reconnue, sans discrimination, ni distinction de caractère ethnique, politique, philosophique ou religieux.

2.     Leur tradition est fondée sur une méthode maçonnique qui passe par un symbolisme,  enseigné et vécu, non imposé mais suggéré. Ce symbolisme constitue le langage commun autorisant une réflexion sur le devenir humain. Celle-ci  dépassant les cloisonnements, les barrières idéologiques, les postulats doctrinaux, se situe  dans une perspective illimitée de recherche.

3.     Le Rite Écossais Ancien et Accepté  est le plus largement utilisé dans le monde. Il est un courant initiatique, traditionnel et universel qui comporte trente hauts grades. Il est fondé sur la fraternité, la justice et l’esprit de chevalerie.

4.     Le Rite est administré  par des juridictions souveraines et indépendantes qui exercent leur  compétence sur les grades  postérieurs à celui initiatique symbolique de maître maçon. Par sa pratique, le rite contribue aussi à créer des liens entre les différentes cultures et civilisations.

5.     Le Rite ajoute à sa dimension internationale, l’universalisme de ses principes fondés sur un humanisme soucieux de placer l’être humain au centre de ses réflexions et de ses actions.

6.     Le Rite, refusant tout dogme ou idéologie contraignants, affirme la nécessité de la liberté de conscience, seule capable de développer une libre spiritualité accessible par une constante recherche de la vérité.

7.     Le Rite ambitionne par son principe de perfectionnement progressif du maçon,  un travail de recherche sur soi-même, par la méthode initiatique, auquel s’ajoute la volonté d’œuvrer sans relâche au bonheur de l’humanité et de réaliser son émancipation intellectuelle et morale.