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Loge de Recherche Laurence Dermott

Rechercher dans la Fraternité et la Tolérance.

Societas Rosicruciana in Anglia : Zelator

Publié le 19 Août 2009 par Thomas Dalet in Rites et rituels


Première partie

 

L’Aspirant, qui se trouve dans la salle de réception, est en habit de ville, mais découvert. Sur la tête et le visage, il porte un voile léger de couleur écarlate. Le Conducteur des Novices porte une robe noire avec un capuchon sur la tête, et après avoir saisi l’Aspirant par le bras gauche se rend près du portail qui mène du porche vers le temple sacré ; à cet instant les deux Hérauts se tiennent de chaque côté de l’entrée.

 

Conducteur des Novices : Je désire aller vers l’Autel de Dieu.

Le Premier Héraut, qui attend à l’entrée, dit : Vers Dieu qui apporte la joie à nos cœurs.

 

L’entrée de l’Aspirant dans le temple sacré se fait selon l’ordre suivant :

 

Premier Héraut                                  Deuxième Héraut

 

Conducteur des Novices                     Aspirant

 

Porte-Flambeau

 

Cinq tours sont faits dans le temple sacré, dans le sens de la course du soleil, tandis que les fraters et les officiers sont debout et que l’hymne suivant est chanté :

Ode

« Avant que Dieu fut commença l’Univers, toute la matière reposait en un amas informe Et était envahie par un grand désordre, aucun rayon n’émanait de la lumière, Et l’obscurité régnait parmi cette confusion totale ; Puis Dieu apparut, ses éclairs déchirèrent le ciel, et il fit se dresser les éléments, Dans l’Air il accrocha en suspension le Monde et il étendit par-dessus les cieux azurés ; Des Etoiles dans le ciel assurèrent le mouvement, et au centre fut fixé le Soleil. Puis il constitua l’homme à partir de la poussière, lui donna une âme vivante, Soumit toutes choses à sa volonté, le fit maître de tout, Et pourtant l’homme se montra ingrat envers les cieux, et fut chassé de l’Eden. De là vinrent tous nos maux, et l’humanité ne put trouver la paix, Jusqu’à ce que les Rosicruciens paraissent et forment ici un nouvel Eden : Où la joie règne à jamais et l’innocence première règne à nouveau. Ici coulent des sources de cristal, ici rien de vil ne peut pénétrer, L’Arbre de la Connaissance pousse en ce lieu, nous en goûtons les fruits, ignorant le péché, Pendant qu’une douce amitié prévaut, et que les Anges gardiens nous protègent alentour. » 

A la fin de l’ode, la procession s’arrête devant le Suffragant à l’Ouest :

 

Suffragant : Mon frère Conducteur des Novices, que souhaite cet Aspirant ?

 

Conducteur des Novices : Il désire aller de l’obscurité vers la pure lumière de la connaissance, afin d’apprendre les secrets et la Doctrine de la Nature, et apprendre à connaître les merveilleux principes par lesquels l’Univers est gouverné.

 

Suffragant : Mon frère, ton désir est louable, mais nous sommes des mortels comme toi ; pourquoi venir ici ?

 

Conducteur des Novices : L’Aspirant considère en effet que beaucoup de grandes vertus sont pratiquées dans l’Ordre, et que les siècles ont enrichi l’héritage de vos connaissances. Il désire être admis.

 

Suffragant : Nous reconnaissons ta foi, mais devons te rappeler que le chemin vers la connaissance est long, et que la vie de l’homme est courte ; également, rappelle-toi bien que ce que le cœur souhaite ne s’accomplit pas toujours. Ne place pas trop d’espoir dans notre Ordre. Notre but est la vérité, notre désir d’être humble, notre étude d’être sage. Le Rose-Croix laisse au monde la richesse, les honneurs et le pouvoir, ainsi que le plaisir et la paresse à la brute. Nous nous consacrons seulement à ce qui pur et vertueux, et nous incitons chacun à chercher la sagesse. Nos objectifs sont l’entraide fraternelle et l’encouragement à résoudre le grand problème de la vie, l’a avancement des sciences, la propagation de la vérité et la diffusion de cette glorieuse affirmation « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté » (cette affirmation peut être psalmodiée). Mon frère, nous avons la preuve de ta foi, mais je demande que la preuve de ton zèle soit maintenant établie.

 

Conducteur des novices : L’Aspirant me demande de dire en son nom qu’il est vraiment ignorant de Dieu, de la Nature et de lui-même ; qu’il est entouré par les ténèbres et que son esprit est dans le doute ; que sa quête est juste et sincère. Il est de son désir ardent d’être admis.

 

Suffragant : Tu as parlé sagement. Un cœur courageux peut chercher tout ce qui est le plus pur. Le  zèle vers un but élevé est des plus louables, et grâce à cela la foi peut soulever des montagnes. Prépare-toi à subir les premières épreuves requises par notre Ordre.

Que l’Aspirant soit conduit vers le Portail de la Vie pour y subir les premières épreuves relatives aux secrets fondamentaux de la Nature et de la Vérité.

 

L’Aspirant, avec les assistants, se dirige vers le Nord, puis en direction du Sud vers le Premier Ancien, qui place une petite quantité de terre propre sur ses lèvres.

 

Premier Ancien : Et la voix du Premier Ancien se fit entendre qui disait « Ecoute bien, Aspirant. La Mort est le Portail de la Vie, n’aie pas peur de le franchir, car dans la poussière se trouve la semence d’Immortalité. »

Je te révèle le mot de passe, Immortalité.

 

Il est demandé à l’Aspirant de placer la main droite sur son cœur. Celui-ci est ensuite conduit vers le Sud, puis à nouveau par le Nord en face du Deuxième Ancien, qui agite deux ou trois fois un éventail afin que l’Aspirant puisse sentir le mouvement de l’air.

 

Deuxième Ancien : Et la voix du Deuxième Ancien se fit entendre qui disait « Regarde, l’Air que nous respirons est rempli de mystères ; mais l’amour de Dieu surpasse toutes choses, visibles ou invisibles, tandis que l’Espoir constitue l’héritage de l’homme sur la Terre. »

Je te révèle le mot de passe, Espoir.

 

Il est demandé à l’Aspirant de placer la main droite comme précédemment. Celui-ci est ensuite conduit vers le Nord et, en tournant, vers le Sud devant le Troisième Ancien, qui l’asperge d’eau pure.

 

Troisième Ancien : Et la voix du Troisième Ancien se fit entendre qui disait « Approchons de la Maison de la sanctification avec des mains propres et un cœur pur, car notre Force réside dans la Toute-puissante Divinité. »

Je te révèle le mot de passe, Force.

 

Il est demandé à l’Aspirant de placer la main droite comme précédemment. Celui-ci est ensuite conduit vers le Nord et en tournant, vers le Sud, devant le Quatrième Ancien, qui fait ressentir à l’Aspirant la chaleur d’une flamme.

 

Quatrième Ancien : Et la voix du Quatrième Ancien se fit entendre qui disait « Entrons dans le Temple de la Perfection et ne reculons pas devant l’épreuve du Feu, car la colère de Celui qui est Saint ne consume que l’impie et l’impénitent. »

Je te révèle le mot de passe, Vertu.

Ces quatre mots de passe des Anciens forment l’aphorisme L’Immortel Espoir Force la Vertu, les initiales étant I\E\F\V\.

 

L’Aspirant place la main sur son cœur lorsqu’est prononcé le mot Vertu ; il s’incline quand il entend l’aphorisme I\E\F\V\, qu’il est prié de répéter.

L’Aspirant continue vers le Nord avec ses compagnons, et toujours en tournant vers le Sud jusqu’à ce qu’il se trouve face à l’Officiant, mais du côté Ouest de l’autel.

 

Officiant : Mon frère, les épreuves par lesquelles tu es passé avec succès sont les premières, mais en elles se trouvent beaucoup de secrets, qui te seront transmis par la suite. Dans les temps anciens, la connaissance des choses les plus élevées n’était révélée qu’après une préparation spécifique de l’Aspirant, consistant en la purification par la Terre, l’Air, l’Eau et le Feu, et après que l’Aspirant ait montré des signes évidents de moralité, de vertu, prudence et zèle. Ayant progressé au mieux jusqu’ici, es-tu prêt à nous assurer de ta bonne foi par un  Serment de FidélitE, puisque des vœux ne sont pas exigés des membres de ce Degré.

 

Aspirant : Je suis prêt.

 

Officiant : Place ta main sur ton cœur. Affirmes-tu sur l’honneur que tu ne révéleras jamais le cérémonial Secret de notre Cercle Mystique à moins que le Mage Suprême ne t’y autorise, et même dans ce cas seulement en stricte conformité avec nos Règles et Ordonnances ?

 

Aspirant : Je l’affirme.

 

Officiant : Affirmes-tu sur l’honneur ne jamais t’intéresser ou entrer en relation avec un autre Collège Rosicrucien, si ce n’est celui dans lequel tu es maintenant admis, sans obtenir au préalable l’accord du Mage Suprême ?

 

Aspirant : Je l’affirme.

Officiant :  Affirmes-tu sur l’honneur vouer spontanément obéissance à tes Officiers supérieurs en ce qui concerne les affaires en relation avec l’Ordre, et être prêt à assister et défendre tes frères de la Rose-Croix lorsque cela s’avérera nécessaire ?

 

Aspirant :  Je l’affirme.

 

Officiant : Mes frères, acceptez-vous que l’Aspirant continue ?

 

Les frères croisent les bras sur la poitrine en signe d’approbation.

 

Officiant : Que l’Aspirant s’agenouille devant l’Autel. Mes frères, en tant que véritables rosicruciens, veuillez vous agenouiller devant Celui qui nous a donné naissance. Agenouillons-nous pour cette PriEre.

 

Nous implorons Ta bénédiction et Tes gracieux conseils, O Seigneur Dieu, Père Tout-Puissant, Créateur de la Lumière et de la Vérité, au nom de Ton serviteur, qui aspire à mieux Te connaître, ainsi que Tes œuvres merveilleuses, afin que Ta Gloire puisse être magnifiée. Promet de l’illuminer de la Lumière de Ta Sagesse ; purifie-le et sanctifie-le afin que, rendu digne de ce lieu où nous nous efforçons de Te comprendre et Te glorifier, il puisse être capable de partager un véritable Espoir, de justes conseils et profiter de Ta Sainte Doctrine. Amen.

 

Les frères forment maintenant, sans bruit, le Cercle Mystique autour de l’Autel et de l’Aspirant, qui est toujours agenouillé, pendant que le Suffragant lit ce qui suit :

 

Suffragant : « Au commencement était le Monde, et le Monde était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

Il en était ainsi au commencement avec Dieu.

Toutes choses furent faites par Lui ; et sans Lui rien n’aurait été fait de ce qui fut fait.

En lui résidait la Vie, et la Vie constituait la Lumière pour les hommes.

Et la Lumière brillait dans l’obscurité et l’obscurité ne le comprenait pas. »

 

Le rideau à l’Est est tiré, dévoilant l’Adepte Principal devant une table couverte de blanc, sur laquelle brûlent 33 bougies ; devant se trouve un Autel (petit) avec de l’encens qui brûle ; et par-dessus est suspendue une Etoile à 5 branches (avec une pointe en haut). L’Aspirant est prié de se lever devant l’Autel sur lequel se trouve une Rose-Croix, avec les lettres I.N.R.I. au-dessus de la Rose, au moment où l’Officiant le lui indique, comme suit :

 

Officiant : Lève-toi, mon frère, et reçois la Lumière de notre Cercle Mystique.

 

Le Conducteur enlève le voile recouvrant l’Aspirant, tandis que les frères tapent trois fois des bras sur leur poitrine.

 

Adepte Principal : Que la Lumière du Seigneur soit avec toi !

 

Officiant : Et avec ton Esprit.

Vénéré frère, ayant retrouvé une vue plus parfaite, tu découvres devant toi l’Autel sur lequel se trouve la Rose posée sur la Croix, qui nous rappelle la vie sans tâches de Celui qui fut, comme nous le pensons, la Gloire Manifestée de Dieu. Regarde les initiales du Nom et du Titre Sacrés qui furent tracés en lettres de feu sur la Croix du Rédempteur. Conserve précieusement dans ton cœur le souvenir du Mot I.N.R.I., Jesus Nazarenus Rex Judaeorum. N’oublie pas que pendant 33 années il a travaillé sur terre dans la docilité et l’humilité, une période qui est représentée par les 33 luminaires à l’Est. La Rose, mon frère, se rapporte à la beauté et à la grandeur de Sa Résurrection des morts, et représente la gloire éternelle de la Rose de Sharon, Ego sum Rosae Sharonus, et Lilium Convallium. L’Etoile à 5 branches au-dessus de l’Est, symbolisée par les 5 périples que tu viens de faire autour de ce Lieu Secret, nous rappelle les 5 points de félicité qui sont : (1) accompagner nos frères, (2) intercéder pour eux, (3) les aimer, (4) les assister, et (5) prier  pour eux, de telle façon à leur être unis par le cœur et l’esprit. L’Encens, qui s’élève en volutes vers l’Etoile lumineuse, est un symbole de la prière qui conduit vers le Trône de Dieu. Ton passage devant les 4 Anciens lors d’une course serpentine comporte une allusion mystique, car tu étais à la recherche de la Sagesse. Puisses-tu être aussi sage qu’un Serpent. Dans ton apprentissage de la Sagesse, cherche à obéir à la Loi, car tous ses chemins apportent la paix.

 

Le Conducteur du Novice fait revêtir à l’Aspirant une robe cramoisie, pendant que l’Officiant dit :

 

Officiant : Reçois et revêt cette robe cramoisie en témoignage de ton courage, de ton zèle et du dévouement que tu as promis à l’Ordre Rosicrucien. Que l’Aspirant soit placé dans le Cercle Mystique et se joigne à nous pour répéter les initiales du Mot Mystique I.N.R.I.

 

Le Cercle Mystique est formé, auquel se joint l’Aspirant.

 

Officiant : Chers frères et fraters, je déclare le Cercle Mystique parfait et la Chaine d’Union terminée.

 

Les frères croisent les bras en se battant la poitrine. L’Aspirant est conduit à l’intérieur du Cercle et s’agenouille, tandis que l’Officiant, le Suffragant et les 4 Anciens posent leurs mains sur la tête de Aspirant ; l’Adepte Principal dit alors :

 

Adepte Principal : Nous t’acceptons, mon frère, en tant que Zélateur et un des « huit ». Tu peux te retirer du Porche de Réflexion, et quand tu souhaiteras y revenir, il te faudra placer ton nom sur un morceau de papier blanc sous forme de triangle, en y ajoutant les Initiales Mystiques qui se trouvent sur l’Autel, et le produire à l’Acolyte qui se tient à l’entrée.

 

L’Aspirant est mené vers l’entrée, et tous retournent à leur station sauf le Conducteur des Novices. Le Conducteur, dans la Chambre de préparation, indique à l’Aspirant que le fait, pour lui, de préparer le papier qui lui a été demandé, démontre une réflexion suffisante de sa part, et son désir véritable de recevoir une plus grande lumière.

 

Deuxième partie

 

Le temple est arrangé comme précédemment, sauf que 3 luminaires sont allumés sur la table à l’Est, et que la Rose-Croix a été déplacée de l’autel vers le centre de cette table. Le Conducteur est en noir, le Zelator en cramoisi. L’Aspirant et le Conducteur s’approchent de l’Acolyte près du porche, et montrent le papier triangulaire, d’où suit une batterie de 4 coups.       Le Gardien des Cavernes ouvre la porte en vue de recevoir le papier et, se tournant vers le Suffragant, dit :

 

Gardien : Très Vénérable Suffragant, l’Elu désire être admis à nouveau dans le Cercle Mystique.

 

Suffragant : Demande-lui d’avancer selon la forme prescrite et de montrer le Signe Mystique.

 

Gardien : Avance vers moi selon la forme prescrite et montre le Geste Mystique d’admission.

 

L’Aspirant, comme cela lui a été prescrit à l’avance par le Conducteur, avance de 4 pas, mettant à chaque fois la main sur le cœur, et se courbe au dernier pas ; puis il remet au Gardien le document mystique. La porte est fermée et le Gardien poursuit :

 

Gardien : Très Vénérable Suffragant, j’ai reçu l’Aspirant selon le signe. Il a médité sur les préceptes préliminaires de notre Ordre, et implore humblement d’être réadmis.

 

Suffragant : Que désire-t-il ?

 

Gardien : Etre instruit.

 

Suffragant : Il l’a déjà été ; que cherche-t-il encore ?

 

Gardien : Une plus grande connaissance.

 

Suffragant : Fais-le entrer jusqu’au centre de ce Temple Sacré selon les 4 pas de Sagesse.

 

L’Aspirant fait les 4 pas lorsqu’il est près du centre du temple, plaçant à chaque fois la main sur le cœur et finalement en s’inclinant.

 

Officiant : Mon frère, d’où viens-tu ?

 

Conducteur : D’une terre de pénombre, où les bénédictions de la connaissance pénètrent rarement.

 

Officiant : Où te tiens-tu en ce moment ?

 

Conducteur : Dans les profondeurs de la Terre, les bras étendus vers le Nord et vers le Sud (L’Aspirant se tient tel un crucifié, ainsi qu’il lui a été demandé).  Et mon désir est d’approcher l’Est radieux et de me réjouir dans la Lumière parfaite.

 

Officiant : Tu as reçu une bonne inspiration, mon frère. J’approuve ton zèle et t’en félicite, mais ton progrès vers le but de la Vérité doit être lent et progressif car les mystères de la Nature ne peuvent être dévoilés à tous ceux qui recherchent son Sanctuaire, mais uniquement à ceux qui ont une véritable foi et aux humbles, bien que zélés en esprit.

Je vais maintenant te révéler les modes de reconnaissance concernant ce degré de Zelator.

 

Signe - L’Ancien signe du Rosicrucien consiste de la façon suivante : main droite sur le cœur, et main gauche sur celle-ci se croisant à hauteur des poignets. Le signe de Croix correspond au mot LVX (lux) car il reproduit en même temps les 3 lettres dont LVX est composé.

 

Geste et mot de Passe - Bras droit sur la poitrine. L’antagoniste forme une croix avec son bras gauche. Le mot …(qui signifie « Lumière ») n’est pas murmuré, mais tracé avec les doigts.

 

Mot Sacré -  ….représente le Soleil Eternel, la véritable Lumière du Monde, et la Gloire du Père.

 

Batterie - Cinq

 

Tu vas maintenant te rendre vers le Suffragant à l’Ouest, et écouter attentivement le récit historique de notre Ordre. Puis tu reviendras vers moi pour l’instruction finale.

 

L’Aspirant est mené vers le Suffragant qui le fait asseoir.

 

Suffragant : En t’instruisant dans notre présent système d’Ethique et de Métaphysique générale, nous adhérons pleinement aux anciens Mythes et Légendes concernant la Société Rosicrucienne, et par conséquent nous t’introduisons aux règles, usages et façons de vivre de ces Philosophes, ainsi qu’à la disposition de leur Lieu de Vie, car ceci est essentiel en ce moment pour que tu puisses pleinement apprécier ce dont il s’agit. Ecoute !

 

Récit historique

 

« Enfouies dans les profondeurs de la solitude, éloignées de la vue et du bruit de l’agitation humaine, faites à la fois de blocs taillés et de pierres brutes, le tout précisément et soigneusement ajusté, se trouvaient ainsi trois Salles proches et communicantes, pourtant d’égale dimension ; si habilement et sérieusement faites, et inertes dans leur structure et leurs abords, que le monde extérieur ne pouvait connaître leur existence ; seul le roulement du tonnerre, ou les cris des Myriades pouvaient trouver un écho en ces lieux souterrains. Une Salle abritait un Laboratoire général avec une section à part pour les fonctions domestiques, muni d’un ingénieux système semblable à celui des hottes filtrantes pour masquer l’évacuation des fumées et des gaz vers le monde extérieur. Ce Logement était longiligne et de grande taille ; tandis que le Second, également de forme rectangulaire, était séparé du reste, ne contenant que des couches dures, ainsi que de simples tables pour de frugaux repas. A l’opposé, de l’autre côté du Laboratoire Principal et s’ouvrant sur lui, mais avec des marches vers le bas, se trouvait la troisième Salle la plus grande, avec un toit de structure brute s’élevant en pointe, utilisé comme cellule de retraite et comme Chapelle. Au centre se trouvaient, à intervalles réguliers, 4 tables de forme cubique utilisées pour le travail, avec des sièges en pierre, et très haut au centre du toit était suspendue une lampe merveilleuse dont la flamme radieuse était pareille à la lumière rosée d’un coucher de soleil estival, intensément dorée, illuminant tout l’espace, ne nécessitant aucun entretien et inépuisable. Bien au-dessus, dans les arêtes de la voûte, se trouvait une Croix noire et blanche, mais massive, adroitement sculptée dans le marbre. En ces lieux silencieux et sacrés, personne n’était autorisé à entrer si ce n’est les Adeptes, le Magister Templi et le Magus, uniquement lors de la prière quotidienne du matin et du soir, au moment du rassemblement pour l’adoration silencieuse, ou bien à l’occasion de la réception des Aspirants, ou pendant l’Assemblée Annuelle. Ces Salles isolées constituaient la résidence des 36 de la Fraternité Rosicrucienne – ni plus, ni moins – qui seuls pouvaient occuper ces Salles construites dans le rocher ; tous les autres étaient astreints à suivre l’enseignement et devaient s’occuper du service. Une fois le bref séjour de ceux-ci terminé, le Magus choisissait à nouveau parmi ce nombre ceux qui allaient partir servir l’humanité, et les 36 qui resteraient. Ainsi s’écoulaient les années dans ces mystérieuses Cavernes avec le pilon, le mortier, l’alambic, le creuset et la forge ; le nitre, la résine, la roselite et divers sulfates d’étrange composition ; des instruments et des tables astronomiques. Tout cela en vue de l’étude abstruse d’analyses et de synthèses servant à permettre la conquête de tout ce qui est possible ; la réduction ou l’annihilation de la souffrance et des manquements dans l’organisme ; la régénération de l’homme, et l’obtention du solvant universel, ou Menstrum Universale, servant à enlever toute trace de maladie dans l’organisme humain, renouvelant ainsi la vie, la transmutation des métaux basiques en métaux supérieurs, ou l’élévation du Divin en l’Homme.

Deux fois la cloche au battant en fer avait retenti à travers les rochers, enlevant les moines à leurs songes et leurs devoirs, proclamant la trouvaille de quelque secret potentiel. Une fois cela concernait la résolution du Mystère de la transmutation de métaux de base ou d’alliages en Argent, et puis ensuite en Or précieux, mais sans qu’il soit possible que ceux-ci soit utilisés pour le confort et le luxe.

Cependant le plus grand secret restait caché, la prolongation, la régénération de la vie animale. La mort attendait celui qui sonnerait le tocsin, à l’exception de celui dont l’habileté avait permis de résoudre un des quatre problèmes : Premièrement, la régénération de la lampe éternelle ; Deuxièmement, la transmutation en Argent ; Troisièmement, la transmutation en Or ; et quatrièmement, la découverte de l’Elixir Vitae.

Concernant ce dernier, le Signor Gualdi, un Magister Templi, avait longuement recherché chaque jour la solution finale ; il ne doutait pas qu’il y arriverait bientôt, et son assurance avait pénétré l’esprit de ses compagnons. Il aspirait à faire retentir la cloche et faire tressaillir son âme. En lettres de feu, il avait écrit cet aphorisme, Igne Nitrum Roris Invenitur, « par le Feu le Nitre de la Rosée est extrait »  et cela devait être sa solution.

Toute la nature dormait, les moines fatigués – à l’exception d’un seul – étaient partis se reposer, même les feux de la forge sommeillaient, lorsqu’à l’heure fatidique, l’entreprenant Gualdi quitta son siège de pierre dans la chapelle brillante du rocher, et en criant Eureka, fit résonner la cloche d’un son non-terrestre, dont l’écho traversa la roche. Cela cessa soudainement dès lors qu’un moine puis l’autre se rendirent vers la Pièce Sacrée sans voir ni rien rencontrer, si ce n’est l’écho de la cloche qui continuait encore de se perpétuer.

Sur la table-autel au centre étaient ouverts les livres de Gualdi, avec à côté un vaisseau contenant le nitre et un creuset partiellement rempli d’or en solution. Un peu plus loin on découvrit un Gualdi transi sur le sol, tenant encore le battant de la cloche. »

 

Dirige-toi maintenant vers l’Officiant.

 

L’Aspirant est conduit vers l’Officiant par le Nord.

Officiant : Ici, à présent, il faut nous reposer, mais nous ne pouvons quitter ce sujet sans que tu aies la possibilité d’enlever de ton esprit de fausses notions éventuelles quant aux Rosicruciens.

La Société ou Fraternité Rosicrucienne a souvent été mal représentée et beaucoup d’étudiants en ont subi le préjudice. L’intelligence devrait toujours prévaloir, mais l’ignorance pernicieuse s’est perpétuée sans qu’aucun ne recherche vraiment la vérité. L’ignorance, les préjugés, l’envie et la vanité se sont emparés de l’esprit des critiques et des historiens ; pourtant les doctrines uniques et attractives sur la Rose ont intéressé dès le XVIIe siècle, même si la Société avait déjà vu le jour à la fin du XVe siècle.

La vie des Rosicruciens eut souvent un caractère fort dramatique. La branche pratique de la Société était en charge des Alchimistes et des Hermétistes, qui tout en affirmant avec raison leur capacité à transmuer les métaux en Or et en Argent s’intéressaient également aux pouvoirs de l’âme et de l’esprit, et non pas aux richesses, comme cela est le but de tous les vrais philosophes. Le vrai philosophe ne recherche pas la pompe, l’éclat, la splendeur ou le luxe, car il a été éduqué dans une sphère plus élevée et il est conscient de la nature transitoire des choses. Il considère les biens, l’honneur, la situation et l’argent comme insignifiants ; il pousse son âme en quête du Surnaturel à travailler dans une lumière aimante et à propager de saintes pensées en tant que biens célestes les plus précieux.

La grandeur du monde s’effondre devant l’élévation de l’intelligence ; le monde physique perd de l’importance et le vrai philosophe se sent plus proche des hôtes angéliques. Il s’intéresse aux royaumes invisibles et à ce qu’il a pu entrevoir des gloires immortelles lors de ses rêves magiques. Il vit dans une atmosphère de musique céleste, son âme demeurant en harmonie avec les désirs de son esprit.

Le souhait le plus cher des Rosicruciens était de traverser ce monde sans être remarqué ni contesté, mais ils ont toujours été prêts à agir au mieux quand ils le pouvaient le faire, sans révéler leur identité. Maintenant, frater Zelator, que tu as passé les cérémonies prescrites par notre Cérémonial, et après que tu te sois agenouillé devant l’Autel de Lumière, il est permis de te joindre aux travaux mystiques de ce degré. Ce privilège n’est conféré qu’à ceux qui sont suffisamment discrets et dignes pour recevoir en toute confiance les révélations de la Théosophie et de la Science Hermétique. Lors de notre cérémonie, il est possible que tu aies remarqué une similitude avec un certain rite pratiqué lors des Anciens Mystères. C’est ainsi que nous espérons mener l’Aspirant sincère vers les royaumes élevés de la Vérité intellectuelle et à la connaissance de l’Eternité. L’origine de notre philosophie remonte au plus lointain passé, elle a été soutenue par des Sages et des Mages en une grande procession spirituelle d’instructeurs venus éclairer le chemin vers la Sagesse. Ces hommes dignes et sages furent les hérauts de nos principes, ils allumèrent leurs lampes à ce même Feu Sacré qui nous réjouit aujourd'hui. Ne sois pas effrayé parce que le chemin semble long et si l’âme se fatigue, mais travaille pour avancer vers les plus hauts plans de Sagesse. La vie elle-même est représentée dans cette cérémonie d’ouverture, et le serpent dans sa course, en vérité divinement dirigée, est celle des Hommes Sages en quête de Vérité. Des difficultés et des dangers peuvent troubler la vision mentale, et même si des obstacles se présentent dans les affaires de ce monde, rappelons-nous toujours, cependant, que la Connaissance est Pouvoir et que la source de toute Sagesse nous guidera dans nos pas peu assurés au cours de ce voyage qui mène à la Vie Eternelle.

 

Batterie de trois afin que tous se lèvent.

 

Sois prêt à dire, comme les martyrs d’autrefois, Ab Ben veRouah haCodesh, « Père, Fils, Saint-Esprit » - A Toi toute la Gloire.

 

Le Porte-Flambeau se dirige vers l’Aspirant et, après avoir placé une bougie allumée dans sa main, lui demande de l’éteindre dans un récipient de sel (près de l’Est), en disant :

 

Porte-Flambeau : Comme la lumière de cette bougie, ainsi ta flamme viendra à s’éteindre si tu venais à manquer au serment que tu as fait envers nous.  En disant cela, il place le papier triangulaire mystique avec le nom de l’Aspirant et les Initiales Sacrées dans les flammes du

               

Luminaire central à l’Est, puis conduit l’Aspirant vers l’extérieur.